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L’immigration améliore les perspectives à long terme

La Suisse est, avec la Suède, le seul pays à avoir un taux d'endettement plus bas qu'avant la dernière crise financière, selon de l'Administration fédérale des finances Serge Gaillard (archive). KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER sda-ats

(Keystone-ATS) L’avenir à long terme des finances publiques s’annonce un peu plus rose. Selon les nouveaux scénarios de l’Administration fédérale des finances (AFF) dévoilés jeudi, l’immigration devrait rester forte et atténuer les défis qui pèsent sur les budgets publics.

“La situation financière actuelle est en fait très bonne”, a rappelé à la presse le directeur de l’AFF Serge Gaillard. Avec la Suède, la Suisse est le seul pays à avoir un taux d’endettement plus bas qu’avant la dernière crise financière. Mais les largesses du Parlement et surtout le vieillissement de la population poseront de gros défis.

Selon l’Office fédéral de la statistique, il ne devrait y avoir plus que deux actifs pour un retraité en 2045. Mais les auteurs des “Perspectives à long terme des finances publiques en Suisse” ont revu les chiffres de l’immigration à la hausse: ils tablent sur une immigration nette de 60’000 personnes jusqu’en 2030 et ne descendant pas au-dessous de 30’000 en 2045.

Les immigrés ayant majoritairement moins de 35 ans, la population active devrait ainsi progresser de 0,5% par an et non de 0,1% comme estimé il y a quatre ans. Les étrangers pourraient donc renflouer les caisses des assurances sociales même si eux aussi finiront par passer à la retraite un jour.

Optimiste pour l’AVS

Autre raison d’optimisme, le projet de réforme de la prévoyance vieillesse 2020 du Conseil fédéral qui devrait régler les problèmes de l’AVS jusqu’en 2030. Il est toutefois improbable que le Parlement l’accepte tel quel. Or pour des raisons de délais, l’AFF n’a pas pris en compte les corrections amorcées.

Selon son scénario de base, la part des dépenses publiques passera de 32% du produit intérieur brut (PIB) en 2015 à près de 36% en 2045. Les charges relatives à l’AVS/AI, à la santé, aux soins de longue durée des plus de 65 ans et à la formation augmenteront le plus et devraient absorber 20,3% du PIB dans 30 ans.

Les défis sont immenses pour le domaine de la santé où les dépenses pourraient passer de 10,8 à 14% du PIB, a expliqué le vice-directeur de l’Office fédéral de la santé publique Stefan Spycher. Non seulement la population vieillit, mais son revenu continuera à progresser (66’000 francs disponibles en 2045) et elle aura un recours accru aux soins, en raison des progrès techniques notamment.

Plus d’efficacité à prévoir

Indispensable dans ces conditions d’améliorer la prévention, d’assurer l’infrastructure des soins et de les rendre plus efficaces. La Confédération a mis sur pied une série de stratégies nationales dont celle contre les maladies non transmissibles ou contre les résistances aux antibiotiques.

Pour les gains d’efficacité, Berne mise sur la coordination des soins ou le dossier électronique des patients, mais aussi sur une révision des tarifs des prestations remboursées. Les cantons qui devraient supporter la plus grande part de l’augmentation des charges de santé tablent sur la planification hospitalière notamment, a expliqué Stefan Leutwyler de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé.

Mais le plus grand facteur de coût réside dans les établissements de soins de longue durée. “Il faut absolument les décharger afin que les personnes qui n’ont pas besoin de s’y trouver puissent être soignées autrement. Via des soins à domicile ou de nouvelles possibilités à créer”, a expliqué M.Leutwyler. Selon l’AFF, les dépenses pour les soins à longue durée doubleront sinon à 3,4% du PIB en 2045.

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