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L’Italie plaid en faveur d’une “force multinationale européenne”

L'Italie relance la question d'une Europe de la Défense (photo prétexte). KEYSTONE/EPA/ABIR SULTAN sda-ats

(Keystone-ATS) Les ministres italiens de la Défense et des Affaires étrangères appellent à un “Schengen de la Défense” et à la mise en place d’une “force multinationale européenne”. Celle-ci serait dotée de mécanismes décisionnels et budgétaires communs.

Véritable serpent de mer depuis plus d’un demi-siècle, la question d’une Europe de la Défense a été relancée avec la sortie programmée de l’Union européenne de la Grande-Bretagne, opposante de longue date à ce projet, et par la hausse du nombre d’attentats sur le sol européen.

Trois semaines après le “Brexit” et à la veille de l’attentat du 14 juillet à Nice, la France et l’Allemagne ont fait part de leur intention de prendre la direction de ce dossier, François Hollande promettant qu’il ferait une proposition pour renforcer la coopération européenne en matière de défense.

Mutualiser les capacités

Dans une tribune au Monde, les ministres italiens des Affaires étrangères et de la Défense défendent “le lancement par un groupe d’Etats membres d’une sorte d’Union pour la défense européenne”.

“Dans l’optique de ce ‘Schengen de la défense’, un groupe d’Etats membres pourrait accélérer son intégration dans le domaine de la défense, en mutualisant un certain nombre de capacités et de ressources, “, écrivent Paolo Gentiloni et Roberta Pinotti.

“Il ne s’agirait pas de créer une ‘armée européenne’ regroupant la totalité des forces nationales des Etats participants mais plutôt de constituer une ‘force européenne multinationale’ avec des fonctions et un mandat établis conjointement, dotée d’une structure de commandement et de mécanismes décisionnels et budgétaires communs”, soulignent-ils.

A disposition de l’Otan et de l’ONU

Les capacités et les forces développées et mutualisées “seraient à la disposition non seulement de l’Union européenne pour ses missions militaires mais également de l’Otan et de l’ONU”.

Dans sa phase initiale, ce projet pourrait être porté par un groupe restreint de pays avant de s’ouvrir à l’ensemble des Etats membres. A terme, “l’objectif serait d’encourager la participation d’un grand nombre d’Etats membres pour incorporer cette initiative dans les traités, comme ce fut justement le cas avec les accords de Schengen”, signés initialement par cinq pays et désormais par 26.

Les dirigeants européens doivent se retrouver en septembre à Bratislava pour un sommet censé permettre de trouver de nouvelles pistes pour relancer l’Union européenne après le Brexit.

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