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L’Italie prône une politique européenne de l’asile

(Keystone-ATS) L’Italie fera de l’obtention d’un droit d’asile européen “la bataille des prochains mois” au niveau européen, affirme le président du Conseil Matteo Renzi. “L’Europe doit cesser de s’émouvoir et commencer à se mouvoir”, dit-il.

“On doit choisir enfin de dépasser (l’accord de) Dublin et d’avoir une politique d’immigration européenne, avec un droit d’asile européen”, a-t-il martelé dans un entretien au quotidien Corriere della Sera. “Il faudra des mois (pour y parvenir) mais nous aurons une unique politique européenne de l’asile, et non autant de politiques qu’il y a de pays”.

“Nous irons, a-t-il ajouté en désignant les Européens, dans les pays d’origine pour évaluer les demandes d’asile, empêchant ainsi les voyages de la mort. Nous gèrerons ensemble aussi les rapatriements”.

Procédures à réformer

Confronté à un afflux massif d’immigrés traversant la Méditerranée, l’Italie a haussé le ton ces derniers mois. Rome réclame et obtient un engagement accru des autres marines européennes.

Les autorités italiennes veulent aussi une réforme des procédures d’asile, alors que Berlin a demandé à l’Italie (et à la Grèce) de mettre en place “cette année” les centres d’enregistrement des migrants dont la création a été décidée en juin.

Des reproches

Les accords de Dublin sur le droit d’asile obligent les demandeurs d’asile à déposer leur dossier dans le premier pays européen où ils ont été enregistrés.

Mais les pays du nord de l’Europe reprochent à l’Italie et à la Grèce de ne pas chercher à identifier les nouveaux arrivants. Ce qui permet à nombre d’entre eux de poursuivre leur route pour déposer ailleurs leur demande d’asile.

Protection internationale

Samedi, le chef de la diplomatie italienne, Paolo Gentiloni, avait abondé dans le même sens que M. Renzi: “Ce doit être l’Union européenne qui définit quels sont les pays dits sûrs, et quels sont les pays dont les populations ont besoin d’une protection internationale. Les rapatriements doivent être gérés au niveau européen”.

“Et, bien sûr, il faut un équilibre dans la distribution des réfugiés, sans lequel la pression majeure pourrait se déplacer des pays de première arrivée comme la Grèce et l’Italie à des pays où le système social est plus généreux, comme la Suède et l’Allemagne”, avait-il déclaré au quotidien Repubblica.

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