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L’oléoduc Keystone XL, premier défi du nouveau Congrès à Obama

(Keystone-ATS) Le nouveau Congrès des Etats-Unis, sous contrôle républicain, a démarré ses travaux mardi sous la neige. La bataille inaugurale portera sur l’oléoduc controversé Keystone XL. Un vote aura lieu vendredi, mais Barack Obama a déjà promis de mettre son veto au texte proposé par ses adversaires.

La Chambre des représentants se prononcera vendredi sur un texte autorisant immédiatement le chantier, a annoncé lundi le républicain Kevin Cramer. La forte majorité républicaine devrait assurer une adoption facile. Une proposition de loi similaire sera examinée parallèlement au Sénat, avec un vote en commission jeudi.

“Si cette loi est votée par le Congrès, le président ne la signera pas”, a toutefois averti un porte-parole de la Maison blanche. Il a souligné la nécessité de respecter le processus administratif en cours, rappelant que M. Obama n’avait pas pris sa décision sur ce dossier sensible.

Opposition écologiste

L’immense projet de la société TransCanada vise à acheminer du brut depuis les sables bitumineux de l’Alberta (ouest du Canada) jusqu’aux raffineries américaines du Golfe du Mexique. Son adoption ne dépend normalement pas de l’autorisation du Congrès et est du ressort de l’exécutif.

Mais plus de six ans après la demande initiale, l’administration Obama n’a toujours pas rendu sa décision, en raison de l’opposition des écologistes et de la plupart des démocrates. Les républicains, pour qui le projet est synonyme d’emplois et symbolique de leur programme économique, ont donc décidé de défier M. Obama et d’autoriser l’oléoduc d’office, par la loi.

Majorité “constructive”

Deux autres lois devraient être examinées dès cette semaine à la Chambre. Les deux visent à affaiblir par morceaux “Obamacare”, la grande réforme de l’assurance maladie signée Barack Obama. Une approche de démolition graduelle préférée à une abrogation totale, qui n’aurait aucune chance d’être promulguée par le président.

“Je ne veux pas que les Américains croient que s’ils ajoutent un président républicain à un Congrès républicain, cela produirait un résultat effrayant”, a expliqué le chef de la majorité républicaine du Sénat, Mitch McConnell, au “Washington Post”.

Les chefs républicains affirment qu’un terrain d’entente peut être trouvé avec Barack Obama dans trois domaines: une simplification du Code des impôts, le financement des infrastructures et la ratification de traités de libre-échange avec l’Union européenne et plusieurs pays asiatiques.

Fronde du Tea Party

Des tensions existent aussi au sein même du parti républicain. Le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, a été réélu mardi, mais il a dû surmonter une tentative de “putsch” d’élus proches du Tea Party. Vingt-cinq d’entre eux ont voté “présent” (l’équivalent d’un vote blanc) ou ont donné leur voix à un autre candidat.

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