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L’OMS veut préparer le monde face aux urgences globales de la santé

Le conseiller fédéral Alain Berset salue la directrice générale de l'OMS, Margaret Chan. KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI sda-ats

(Keystone-ATS) “Le monde n’est pas prêt à faire face” à des défis de santé globaux. Dans un contexte marqué par Zika, l’OMS a demandé lundi à Genève aux Etats de lui donner les moyens financiers de se réformer. Un changement que la Suisse souhaite voir validé cette semaine.

Ebola, syndrome MERS, fièvre jaune: l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est confrontée de plus en plus à des situations d’urgence. Elle a même été mise en cause pour sa réponse à Ebola.

“Nous sommes à nouveau pris par surprise” par le virus Zika, a déclaré sa directrice générale Margaret Chan au premier jour de l’Assemblée mondiale de la santé. Sans vaccin ni test de diagnostic fiable et répandu. Seuls des conseils peuvent être lancés.

Autre difficulté selon Mme Chan, qui a mis en cause un “échec politique” dans les années 1970 pour contrôler le moustique qui répand Zika, ces défis sont devenus globaux. Notamment en raison de l’augmentation des mouvements de marchandises et de personnes, a fait remarquer devant la presse suisse le conseiller fédéral Alain Berset, qui estime que seule l’OMS peut répondre à ces urgences.

Suisse active à l’OMS contre la démence

Face à ce contexte, la réforme du rôle de l’organisation doit constituer la priorité des Etats membres présents à Genève jusqu’à samedi, selon Mme Chan. Sans soutien politique et financier adapté, “la réponse de l’OMS” sera affaiblie, “maintenant et à l’avenir”, insiste-t-elle. Elle demande 160 millions de dollars supplémentaires pour changer l’organisation en institution opérationnelle.

Auparavant, en ouvrant la rencontre, M. Berset avait appelé les Etats à finaliser cette réforme de l’organisation. “Il faut vraiment qu’on puisse conclure” d’ici samedi, a-t-il renchéri devant la presse.

Pour atteindre les Objectifs du développement durable (ODD), les synergies doivent être renforcées entre acteurs étatiques et non étatiques, dans le domaine de la santé mais aussi avec ceux d’autres secteurs, selon lui. Un partenariat aussi demandé par Mme Chan, qui fait de la couverture santé élargie à tout le monde la contribution principale pour atteindre ces ODD.

La Suisse souhaite aussi que l’OMS puisse être “forte et unie” sur d’autres fronts. Notamment sur la démence, sur laquelle le chef du Département fédéral de l’intérieur a présidé lundi une réunion avec une quinzaine de ministres. Berne veut pousser pour qu’un plan d’action global puisse être examiné par l’OMS en 2017.

Malgré les urgences sanitaires auxquelles l’OMS fait face, “on ne peut pas oublier les éléments de fond”, plaide M. Berset. Au départ, les Etats ne semblaient pas vouloir s’occuper de la démence, mais ils reconnaissent désormais une “priorité de santé publique” qui les concerne tous.

Par ailleurs, interrogé sur les données de l’OMS publiées jeudi qui ont révélé que les hommes suisses vivent désormais plus longtemps que les autres, M. Berset estime qu’il faut les accompagner par des politiques et oeuvrer à les élargir à d’autres populations. Le chef du Département fédéral de l’intérieur (DFI) profite de l’Assemblée mondiale de la santé pour interagir avec une quarantaine de collègues.

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