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L’ONU retire des employés par mesure de sécurité

Le président palestinien Mahmoud Abbas a prononcé un discours le 27 septembre devant l'Assemblée générale des Nations Unies, où il a abordé les coupes budgétaires de l'Unrwa par les États-Unis. Keystone/EPA/ABED AL HASHLAMOUN sda-ats

(Keystone-ATS) L’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) retire une partie de son personnel étranger de la bande de Gaza. Cette décision fait suite à des incidents “alarmants”, liés à des suppressions de postes après l’arrêt des financements américains.

L’Unrwa annonce qu’elle supprime 250 postes à Gaza et en Cisjordanie occupée, autre territoire palestinien. Elle transforme 500 autres en mi-temps.

L’agence fait à présent face aux protestations dans la bande de Gaza. Le fait que les Etats-Unis ont décidé de lui couper les fonds ont ainsi un fort impact sur l’activité de l’Unrwa.

Elle fait travailler dans cette enclave palestinienne sous blocus du personnel étranger, mais aussi des milliers de Palestiniens. Ceux-ci font eux-mêmes vivre des dizaines de milliers d’autres personnes sur place.

L’agence a été confrontée au cours des dernières semaines à une “série d’incidents alarmants affectant la sécurité de son personnel” international et local, a-t-elle dit dans un communiqué.

Collaborateurs “harcelés”

Lundi, des collaborateurs ont été “harcelés” par des manifestants qui s’en sont pris spécifiquement à certains cadres, a-t-elle rapporté, sans dire explicitement s’ils avaient été menacés ou pris à partie.

Les faits se sont déroulés lors d’une réunion de travail dans un hôtel de la ville de Gaza, perturbée par environ 200 manifestants, a dit un responsable de l’agence sous le couvert de l’anonymat.

Une dizaine de collaborateurs étrangers ont donc par sécurité quitté l’enclave palestinienne via Israël lundi, a-t-il dit. Un départ confirmé par les autorités israéliennes qui contrôlent toutes les frontières de Gaza hormis, celle avec l’Egypte.

Seuls le directeur des opérations et cinq autres collaborateurs étrangers, sur un effectif habituel de 19 internationaux, restent sur place, a indiqué une autre source proche de l’agence.

Dans son communiqué, l’Unrwa reproche, sans le nommer, au mouvement islamiste Hamas qui dirige l’enclave de ne pas avoir réagi à ses “appels répétés” à veiller à la protection du personnel et des équipements de l’agence. Elle met en garde contre la difficulté pour elle de continuer sa mission dans de telles circonstances.

Grave crise financière

L’Unwra, qui vient en aide à des millions de Palestiniens dans les Territoires et dans la région, joue un rôle primordial dans l’enclave gazaouie, confrontée aux guerres, à la pauvreté et aux pénuries, et soumise aux blocus israélien et égyptien.

La décision des Etats-Unis, plus gros contributeur au budget de l’Unrwa avec 350 millions de dollars versés en 2017, a plongé l’agence dans une grave crise financière.

L’administration Trump justifie sa décision par le refus de contribuer de manière disproportionnée au fonctionnement de l’agence, et par le modèle même de l’Unrwa, qui, selon elle, amplifie d’année en année le nombre de Palestiniens éligibles au statut de réfugiés. Elle l’a aussi accusée de parti pris “irrémédiable” en faveur des Palestiniens.

Les Palestiniens dénoncent dans l’arrêt du financement américain un alignement de plus, dans une longue liste, de l’administration Trump sur les positions du gouvernement israélien.

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