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L’ONU souhaite une investigation internationale à Gaza

L'ONU estime que les actions des manifestants palestiniens ne justifient pas l'usage de la force dont à fait preuve Israël (archives). KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER sda-ats

(Keystone-ATS) L’ONU veut une investigation “internationale” sur l’usage de la force “entièrement disproportionné” par Israël dans la “tragédie” de la bande de Gaza. Le Conseil des droits de l’homme doit décider vendredi à Genève de l’envoi ou non d’une Commission d’enquête.

“Ceux qui sont responsables de violations doivent au final rendre des comptes”, a dit le Haut commissaire aux droits de l’homme Zeid Raad al-Hussein au début d’une session spéciale de l’enceinte onusienne. Il a répété que des exécutions extrajudiciaires par une puissance occupante peuvent constituer des abus du droit international humanitaire (DIH).

Même “un crime de guerre”, a estimé de son côté le rapporteur spécial sur les territoires palestiniens Michael Lynk. Tous deux ont souligné que les actions des manifestants palestiniens dans la bande de Gaza ne semblent pas provoquer une “menace mortelle imminente” qui justifierait le recours à la force dont a fait preuve Israël.

Des dizaines de milliers de Palestiniens de ce territoire se rassemblent depuis fin mars près de la frontière avec Israël pour la “Marche du retour”, 70 ans après l’arrivée des premiers réfugiés. Les forces israéliennes ont tué 87 personnes, dont 12 enfants.

Près de 60 victimes ont été observées lundi, le bilan “le plus élevé en un jour” depuis quatre ans, contre un seul soldat israélien, a précisé M. Zeid. Environ 12’000 personnes ont été blessées en moins de deux mois.

Mesure dénoncée par Israël

Un projet de résolution prévoit l’envoi urgent d’une Commission d’enquête indépendante et internationale. Le président du Conseil des droits de l’homme Vojislav Suc devrait alors nommer les membres de ce dispositif.

De son côté, l’ambassadrice israélienne auprès du Conseil a dénoncé une mesure “politiquement motivée”, “qui n’améliorera pas la situation sur le terrain”. “Nous ne voyons pas la population de Gaza comme ennemie. Nous regrettons la perte de vies civiles”, a-t-elle aussi dit.

Elle a toutefois ciblé la responsabilité du Hamas. Et de répéter le besoin d’Israël de “protéger sa population” face aux actes du groupe radical palestinien. Au total, la session spéciale, demandée par la Palestine et les Emirats arabes unis, a été soutenue par plusieurs dizaines de pays membres du Conseil, dont la Suisse.

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