L’opposant vénézuelien Capriles veut mobiliser l’Amérique latine
(Keystone-ATS) L’opposant vénézuélien Henrique Capriles a entamé lundi au Paraguay et en Argentine une tournée latino-américaine. Cette démarche vise à accentuer la pression en faveur de l’organisation d’un référendum révocatoire du président Nicolas Maduro.
“Le Venezuela vit la pire crise de son histoire (…) Ne nous laissez pas seuls”, a lancé M. Capriles à Asuncion, après avoir été reçu par le président paraguayen Horacio Cartès, un allié de l’opposition vénézuélienne.
“Nous avons besoin de votre aide, de celle de nos frères de la région, pour que la Constitution soit respectée. Nous demandons que le Mercosur et l’Unasur (deux organisations de pays latino-américains, ndlr) exigent de Maduro le respect de la Constitution”, a-t-il déclaré.
Le président Maduro, très impopulaire, affronte depuis plusieurs mois une opposition de plus en plus virulente qui cherche, après avoir conquis le Parlement aux dernières législatives, à obtenir son départ anticipé via un référendum.
Dans l’après-midi, Henrique Capriles devait également être reçu à Buenos Aires, au palais présidentiel, par le président argentin Mauricio Macri, qui s’est lui aussi montré très critique envers le gouvernement vénézuélien.
Recours pour fraude
Nicolas Maduro a écarté samedi toute possibilité de référendum pour le révoquer en 2016, ce qui empêcherait l’organisation de nouvelles élections, cherchant ainsi à décourager l’opposition qui avertit des risques d’explosion sociale liés à la grave crise économique frappant le Venezuela.
Lundi, le gouvernement a déposé un recours pour “fraude” dans la collecte des signatures pour ce référendum. “Nous sommes venus au Tribunal suprême de justice pour introduire un recours, afin que les droits constitutionnels des Vénézuéliens soient préservés”, a déclaré à la presse Jorge Rodriguez, nommé par le président pour surveiller le processus de recueil des signatures permettant d’enclencher le référendum.
Henrique Capriles, 43 ans, a été candidat aux deux dernières élections présidentielles, contre Hugo Chavez (1999-2013), puis contre Nicolas Maduro, élu en 2013 pour un mandat allant jusqu’en 2019.
Après l’Argentine, l’opposant vénézuélien devait prendre lundi soir la direction du Brésil pour y rencontrer le ministre des Affaires étrangères José Serra.