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L’opposition syrienne rejette le plan de trêve de l’ONU à Alep

(Keystone-ATS) Les forces de l’opposition militaire et politique dans la province d’Alep ont rejeté dimanche le plan du médiateur de l’ONU pour une suspension des combats à Alep. Ils n’entendent le rencontrer que sur la base d’une solution globale du drame syrien, “qui passe par le départ de Bachar al-Assad et son état-major et le jugement des criminels de guerre”.

L’envoyé de l’ONU Staffan de Mistura était arrivé la veille à Damas pour une cinquième mission visant à finaliser un accord sur une trêve à Alep, grande ville du nord ravagée par les combats.

La Commission des forces de la révolution d’Alep lui a fait part de ses conditions dans un communiqué diffusé dimanche. Cette Commission, réunissant opposants et membres de la société civile d’Alep, s’est constituée samedi à Kilis (Turquie) en présence du chef de l’opposition en exil Khaled Hoja.

Elle estime que les idées de M. de Mistura “ne (…) constituent pas une solution à la crise humanitaire de notre peuple, qui souffre de l’utilisation par le régime d’armes chimiques et de barils d’explosifs bannis par la communauté internationale”.

Assad “partie de la solution”

L’opposition fustige aussi les récentes déclarations du médiateur de l’ONU, qui avait affirmé le 13 février à Vienne que le président syrien “faisait partie de la solution”.

“Les idées et les déclarations de Staffan de Mistura vont à l’encontre des résolutions internationales qui stipulent un pouvoir exécutif intérimaire avec des compétences complètes et le départ du régime Assad”, souligne le communiqué de l’opposition, faisant allusion à la déclaration de Genève de l’été 2012.

Peuple syrien “un et indivisible”

Alors que le gel localisé des combats est l’idée-phare de M. de Mistura depuis sa nomination en juillet, la Commission assure que “la Syrie et son peuple sont un et indivisible” et que “le sang de nos frères à Deraa (sud), dans la Ghouta (province de Damas) et à Homs (centre) ainsi que les autres provinces syriennes n’est pas moins important que notre sang à Alep”.

Après un arrêt des combats à Alep, l’ONU espérait étendre cette trêve locale à d’autres zones. Et encourager ainsi un règlement politique du conflit qui a fait plus de 220’000 morts en quatre ans.

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