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L’OTAN parée pour la cyberguerre

Le cyber entre dans la stratégie des ministres de la défense de l'OTAN réunis mercredi à Bruxelles KEYSTONE/EPA AP POOL/VIRGINIA MAYO / POOL sda-ats

(Keystone-ATS) Les ministres de la défense de l’OTAN ont donné mercredi leur feu vert à l’utilisation de leurs capacités en matière de cyberguerre lors des opérations de l’Alliance, a annoncé son secrétaire général Jens Stoltenberg. La situation en Corée du Nord a aussi été évoquée.

“Nous pourrons intégrer les capacités nationales des alliés en matière de cyber dans les missions et opérations de l’OTAN”, a déclaré M. Stoltenberg au premier jour de la réunion de l’OTAN à Bruxelles. Mais “les nations garderont pleinement la main sur ces capacités tout comme elles restent maîtres à bord des tanks, navires et avions (déployés) dans des missions de l’OTAN”, a-t-il précisé en conférence de presse.

Les tactiques de cyberguerre (contre des sites ou sur les réseaux sociaux, pour intercepter des échanges, éteindre des serveurs ou saboter des technologies utilisées au combat) ont été utilisées “très efficacement” en Irak et en Syrie contre le groupe Etat islamique (EI) par certains pays de l’Alliance, a-t-il pointé.

Les plus grandes puissances de l’OTAN (Etats-Unis, Grande-Bretagne et France) disposent de capacités offensives en la matière, mais un récent exercice de l’OTAN a révélé de graves faiblesses alors que la Russie a une réputation d’excellence en la matière.

Prouver l’efficacité du cyber

Par ailleurs, l’OTAN va créer un “nouveau centre d’opérations cyber” dans le cadre d’une refonte de sa structure de commandement afin d'”aider à intégrer à tous les niveaux le cyber dans la planification et les opérations de l’OTAN”, selon M. Stoltenberg.

“Nous devons être tout aussi efficaces dans le domaine cyber que nous le sommes sur terre, en mer et dans les airs, avec une compréhension en temps réel des menaces que nous affrontons et une capacité de répondre comment et quand ça nous arrange”, a-t-il insisté.

Cette annonce intervient alors que l’OTAN va mettre fin à plus d’une décennie de coupes dans ses effectifs en créant deux nouveaux centres de commandement. Cette réorganisation doit lui permettre de renforcer encore sa “dissuasion” vis-à-vis de la Russie.

Colonne vertébrale

Les 29 ministres de la défense ont donné mercredi leur feu vert à une révision de sa “structure de commandement”, décrite par M. Stoltenberg comme la “colonne vertébrale de l’Alliance”.

Elle va ainsi mettre sur pied un centre de commandement dédié à l’Atlantique Nord, “pour garantir que les lignes de communication en mer (pour la navigation militaire) entre l’Europe et l’Amérique du Nord restent libres et en sécurité”, selon M. Stoltenberg.

L’intense activité des croiseurs et sous-marins russes dans l’Altantique expliquent que les alliés veuillent ressusciter un tel centre, comme au temps de la guerre froide.

Un commandement de l’arrière qui doit oeuvrer à lever les nombreux obstacles logistiques rendant aujourd’hui impossible le déplacement rapide de troupes en Europe doit également être créé.

Corée du Nord au menu

Le ministre américain de la défense Jim Mattis devait aussi s’entretenir avec ses collègues de la situation en Afghanistan, en Corée du Nord, en Russie et en Syrie.

Sa visite a lieu au moment où le président américain Donald Trump effectue un séjour en Asie sur fond de tensions avec la Corée du Nord après de nouveaux tirs de missiles et un essai nucléaire par Pyongyang.

La “menace mondiale” que constitue le régime de Kim Jong-Un était au coeur du dîner de M. Mattis et de ses 28 homologues de l’OTAN mercredi soir au siège de l’organisation à Bruxelles.

“Tous les alliés conviennent qu’il faut mettre une forte pression sur la Corée du Nord pour son comportement imprudent”, a souligné Jens Stoltenberg. La cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Federica Mogherini, a également été conviée au dîner.

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