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L’UDC augmente la pression à deux mois des élections

(Keystone-ATS) A deux mois des élections fédérales, l’UDC accentue la pression sur son thème de campagne, la politique d’asile. Adrian Amstutz en a profité pour dire son désintérêt pour un éventuel poste au Conseil fédéral.

Dans la SonntagsZeitung, le président de l’UDC Toni Brunner avait mentionné le conseiller national bernois et chef de groupe parlementaire comme papable pour un siège au sein du gouvernement.

“Je ne peux pas m’imaginer au Conseil fédéral, je ne pourrais respecter le principe de collégialité en me taisant. Et en plus, je ne pourrais de toute façon pas”, a répliqué mardi lors d’une conférence de presse à Berne Adrian Amstutz.

Le canton de Berne est en effet déjà représenté par Simonetta Sommaruga et Johann Schneider-Ammann. La répartition tacite des sièges des conseillers fédéraux entre les différents cantons et régions de Suisse l’empêcherait donc d’être élu.

La pression par le nombre

Revenant à leur thème de campagne, le parti a présenté les quelque 80 amendements qu’il a déposés dans le cadre du traitement au Conseil national, lors de la prochaine session en septembre, de la révision de la loi sur l’asile. Le Conseil des Etats l’a adoptée en juin par 35 voix contre 3.

“Nous ne pouvons pas accepter une mauvaise loi sans faire de propositions”, a expliqué la conseillère nationale genevoise Céline Amaudruz à propos du nombre élevé d’amendements. “Avec la pression des élections fédérales, je pense que certaines vont être acceptées”, a ajouté son homologue zurichois Hans Fehr.

Parmi les propositions de l’UDC, la restriction de l’asile aux requérants qui proviendraient de pays sûrs. Une idée que le parti avait avancée l’été passé, alors qu’il réfléchissait à en faire une initiative populaire. Elle n’a pas été lancée, mais le parti tente de l’introduire à présent par la petite porte.

La décision de Christoph Blocher

Les cinq conseillers nationaux UDC ont encore répété tout le mal qu’ils pensent du nombre de requérants, notamment érythréens, en Suisse. En omettant de dire que si les places d’accueil pour les requérants manquent, c’est davantage dû à une décision de Christoph Blocher lorsqu’il était conseiller fédéral qu’à une explosion effective du nombre de requérants.

En 2006, celui qui était alors ministre du Département fédéral de justice et police (DFJP) avait décidé de diminuer les montants alloués aux cantons pour l’hébergement des demandeurs d’asile. Le dispositif a été réduit de moitié et les réserves stratégiques abolies. Les structures prévues par la Confédération et les cantons sont depuis basées sur environ 10’000 nouveaux arrivants par an.

La pression par la menace

Finalement, les politiciens ont répété leur irritation contre l’introduction d’une assistance juridique gratuite pour les requérants. Elle est destinée à garantir l’équité d’une procédure qui sera raccourcie.

“Une assistance juridique gratuite va rendre la Suisse trop attractive par rapport à nos voisins”, a lancé le conseiller national zurichois Gregor Rutz. La Confédération ne fait pourtant que proposer une mesure déjà en vigueur dans les pays de l’Union européenne depuis deux ans.

Peu importe: le parti a déjà menacé de lancer un référendum si ce point est maintenu dans la révision actuelle. Selon Toni Brunner, ce point risque de prolonger le processus et de faire exploser les coûts. Dans le centre zurichois qui teste la procédure accélérée depuis un an, le nombre de recours est resté limité.

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