Des perspectives suisses en 10 langues

L’UDC soutient Heidi Z’graggen et Karin Keller-Sutter

Le chef du groupe parlementaire, Thomas Aeschi, a annoncé mercredi que l'UDC allait soutenir Karin Keller-Sutter et Heidi Z'graggen. KEYSTONE/PETER SCHNEIDER sda-ats

(Keystone-ATS) Le Conseil fédéral est en bonne passe d’accueillir deux nouvelles femmes. La conseillère d’Etat Heidi Z’graggen (PDC/UR) et la conseillère aux Etats Karin Keller-Sutter (PLR/SG) ont séduit l’UDC mardi lors de leurs auditions devant le groupe.

Toutes deux ont récolté l’adoubement de 38 des 55 parlementaires conservateurs présents, a indiqué le chef du groupe Thomas Aeschi lors d’un point-presse. Un score relativement élevé. Le conseiller aux Etats Hans Wicki (PLR/NW) a obtenu 16 voix. Et la conseillère nationale Viola Amherd (PDC/VS) seulement 10 voix.

Avec ce choix, l’UDC espère le retour d’une majorité de droite fiable au gouvernement, a précisé la vice-présidente du parti Céline Amaudruz. Interrogée sur le futur vote des absents (19), elle s’est dite convaincue qu’ils se rallieront à la majorité.

Outre l’UDC, les Verts et les Vert’libéraux (PVL) ont également auditionné les quatre candidats à la succession de Doris Leuthard et de Johann Schneider-Ammann. Les premiers n’ont fait aucune déclaration. Les seconds ont indiqué qu’ils n’avaient pas encore pris de décisions définitives, mais qu’ils respecteront les tickets officiels.

Certains ont cependant avoué ne pas être enthousiasmés par les candidats PLR. Le PVL a encore précisé vouloir renforcer la place des femmes au Conseil fédéral et s’engager pour les candidats défendant la protection climatique et la politique européenne.

Différentes ambiances

Karin Keller-Sutter, son homologue Hans Wicki et Viola Amherd ont été les premiers à passer sur le gril des parlementaires. Heidi Z’graggen a pris son tour dès 15h30. Les auditions se sont déroulées au rythme d’une demi-heure par candidat.

A l’issue de cette ronde de rendez-vous, Viola Amherd a livré ses premières impressions: “Il y a eu différentes ambiances en fonction des groupes parlementaires. A l’UDC, c’était plus formel; chez les Verts et le PVL, plus intime. Je ne me suis jamais mal sentie. Il n’y a pas eu de questions piège. Je me suis présentée telle que je suis.”

A propos de potentielles promesses, la Haut-Valaisanne a répondu qu’il ne fallait jamais en faire en politique. “Je suis prête à travailler et mettre toute mon énergie au service du Conseil fédéral”, a-t-elle ajouté.

Femme d’action

Sa rivale Heidi Z’graggen est sortie avec l’impression d’avoir clairement présenté ses positions, précisant qu’il y avait des points de convergence dans certains cas et pas dans d’autres. Elle n’a pas non plus fait de promesses aux partis et s’en est tenue à ses convictions.

Pour l’Uranaise, le fait de ne pas être au Parlement à Berne ne constitue pas un désavantage. Et de souligner qu’elle est en contact régulier avec la Berne fédérale de par sa fonction de conseillère d’Etat dans son canton.

Se présentant comme une femme d’action, elle s’est dit convaincue d’être parfaitement apte à assumer la fonction de conseillère fédérale. Il s’agit de trouver des solutions consensuelles puis de s’y tenir. “Il faut parfois aller à contre-courant”, a-t-elle dit.

Wicki boude toujours le français

Côté PLR, Hans Wicki a trouvé tous les entretiens très intéressants. “J’ai répondu à toutes les questions et j’ai pu expliquer clairement ma position”. Il a assuré avoir un “très bon sentiment”. Le seul homme en lice a précisé qu’il avait été convié jeudi par l’organisation féminine Alliance F. “Mais qui n’est pas heureux auprès des femmes”, a-t-il lancé avec maladresse.

Comme à son habitude, le Nidwaldois a répondu aux questions des journalistes presque uniquement en allemand. Les autres candidates ont quant à elles toujours fait l’effort de donner des réponses aussi complètes dans la langue de Goethe que dans celle de Molière.

Peut-être la moins disserte des quatre, Karin Keller-Sutter a déclaré que l’exercice des auditions était intéressant. “J’ai répondu selon mes propres convictions”, a-t-elle dit, relevant que les priorités sont différentes selon les groupes parlementaires.

Même avant la décision de l’UDC, les femmes étaient en bonne voie de renforcer leur présence au gouvernement. Le ticket PDC compte deux femmes. Du côté des libéraux-radicaux, Karin Keller-Sutter fait toujours figure de favorite face à Hans Wicki. L’élection aura lieu le 5 décembre.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision