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L’UE adopte son nouveau corps européen de gardes-frontières

Les garde-frontières européens devraient être mobilisables rapidement pour venir en aide à un pays confronté à une pression migratoire exceptionnelle. KEYSTONE/EPA ANA-MPA/NIKOS ARVANITIDIS sda-ats

(Keystone-ATS) Le Parlement européen a approuvé mercredi la création d’un corps de 1500 garde-frontières et garde-côtes européens mobilisable rapidement pour aider un pays confronté à une pression migratoire exceptionnelle. Membre de l’espace Schengen, la Suisse y participera.

L’Agence européenne des garde-côtes et gardes-frontières sera bâtie sur les bases de l’agence européenne Frontex, dont la Suisse fait déjà partie. L’enjeu est d’éviter qu’un chaos à une frontière extérieure, comme celui qu’a connu la Grèce, n’ébranle à nouveau l’Union et ne remette en cause la libre circulation dans l’espace Schengen.

Ce nouvel outil ne disposera pas en propre de ressources humaines qui devront être mises à disposition par les Etats membres dans un délai très court. Selon l’Administration fédérale des douanes (AFD), la Suisse mettra “jusqu’à seize collaborateurs” à disposition du “Rapid Reserve Pool”.

Créée en 2005, l’agence Frontex, qu’elle devrait remplacer, ne dispose que de 400 personnes et de pouvoirs limités à un rôle de coordination entre les autorités nationales.

Droit d’intervention

“La législation devrait entrer en vigueur cet automne”, ont indiqué les services du Parlement européen. Les pays européens ont dû surmonter entre eux les réticences de certains Etats, soucieux de préserver leur souveraineté.

Ils s’inquiétaient notamment du “droit d’intervention” des gardes-frontières européens, que Bruxelles souhaitait pouvoir imposer dans un pays débordé, même si ce dernier ne sollicite pas d’aide.

Dans le texte adopté, ce n’est plus la Commission européenne, mais le Conseil, et donc les Etats membres, qui déciderait d’une intervention dans un pays ne demandant pas d’assistance, à la majorité qualifiée. Si le pays visé refuse, les autres pays pourraient réintroduire provisoirement des contrôles aux frontières intérieures de l’espace Schengen.

Pas de solution miracle

“Ce n’est pas la solution miracle pour résoudre la crise migratoire à laquelle l’Union européenne est confrontée ou pour restaurer une confiance totale dans l’espace Schengen, mais c’est un premier pas absolument nécessaire”, a estimé le député letton démocrate-chrétien Artis Pabriks, rapporteur du projet de règlement devant le Parlement.

Le projet a été approuvé par 483 voix contre 181 et 48 abstentions. Il devrait maintenant être approuvé par les Etats membres et pourrait entrer en vigueur à l’automne.

La proposition de la Commission vise à résoudre les failles apparues, sous l’effet de la pression migratoire, au sein de l’espace Schengen qui garantit une liberté de circulation au sein de 26 Etats européens (22 Etats membres de l’UE, ainsi que la Suisse, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein).

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