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L’UE est “en progrès” sur le front migratoire, plaide la Commission

Dimitris Avramopoulos, le commissaire aux Migrations, a préféré souligner les "plus de 1200 relocalisations" ce mois-ci plutôt que le bilan décevant du plan européen adopté en septembre 2015. KEYSTONE/EPA/STEPHANIE LECOCQ sda-ats

(Keystone-ATS) Malgré les menaces pesant toujours sur la politique migratoire européenne, la Commission européenne a positivé mercredi. La répartition controversée de demandeurs d’asile dans l’UE est “en progrès” et l’accord migratoire avec la Turquie est “efficace”, selon elle.

A l’occasion de la publication de plusieurs rapports, l’exécutif européen s’est efforcé de mettre en avant les “avancées” de l’Union ces derniers mois, face à une crise migratoire qui l’ébranle et la divise profondément.

La Commission s’est félicitée des “efforts accrus consentis par les Etats membres au cours des derniers mois” en matière de “relocalisations” des demandeurs d’asile dans l’UE depuis la Grèce et l’Italie.

Le commissaire aux Migrations, Dimitris Avramopoulos, a préféré souligner les “plus de 1200 relocalisations” ce mois-ci plutôt que le bilan décevant de ce plan européen adopté en septembre 2015. Appliqué au ralenti par les Etats membres, il a en outre été attaqué en justice par la Slovaquie et la Hongrie.

Horizon fin 2017

Selon les chiffres publiés mercredi par la Commission, 4455 demandeurs d’asile, surtout syriens, ont été transférés depuis la Grèce et 1196 depuis l’Italie en un an. Le total était initialement fixé à 160’000 personnes à répartir en deux ans.

Il devrait “être possible de relocaliser les candidats à la relocalisation qui se trouvent encore en Grèce (30’000 environ) d’ici la fin de l’année prochaine”, a donné comme horizon mercredi la Commission.

Objectif révisé

De facto, l’objectif de 160’000 avait déjà été révisé ces derniers mois, diminué de plus de 50’000 places. L’UE les a rendues disponibles dans le cadre de l’accord migratoire conclu en mars avec Ankara. Ce dernier permet d’accueillir des réfugiés syriens dans l’UE, directement depuis la Turquie.

Et cet accord avec la Turquie a considérablement réduit le nombre de nouveaux candidats potentiels aux relocalisations depuis la Grèce.

Sa mise en oeuvre “s’est poursuivie”, malgré les craintes qui ont suivi le coup d’Etat avorté en Turquie, s’est d’ailleurs félicité mercredi le premier vice-président de la Commission, Frans Timmermans. Il a de plus souligné la baisse du nombre d’arrivées en Grèce de migrants qui est passé de 1700 arrivées quotidiennes en mars, à “85 personnes par jour en moyenne depuis juin”, a insisté l’exécutif européen.

Menace d’Ankara

Car l’une des contreparties exigées par Ankara, l’exemption des visas pour les Turcs dans l’espace Schengen, reste toujours incertaine. Le gouvernement turc a par ailleurs menacé de rompre l’accord avec l’UE si ce dossier n’avance pas d’ici octobre.

Il y a toujours “sept critères en suspens” que la Turquie doit remplir, a précisé la Commission européenne. Ils incluent une modification des lois antiterroristes turques, jugées liberticides, mais qu’Ankara se refuse de modifier.

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