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L’UE prête à lancer la négociation d’une période de transition post Brexit

Pendant la période de transition, les 27 souhaitent que Londres continue de respecter toutes les réglementations de l'UE, mais sans n'avoir plus aucun pouvoir de décision. KEYSTONE/EPA/ANDY RAIN sda-ats

(Keystone-ATS) L’UE a bouclé lundi sa position pour négocier la phase de transition post-Brexit désirée par le Royaume-Uni. Elle souhaite que Londres continue à participer au budget européen pendant cette période, mais en renonçant à tout pouvoir de décision dans l’UE.

Les ministres des 27 pays qui resteront dans l’UE, réunis lundi à Bruxelles, ont approuvé en quelques minutes leurs directives pour que le négociateur en chef du Brexit pour l’UE, Michel Barnier, puisse commencer à discuter des modalités de cette transition avec son homologue britannique David Davis.

Il devra s’agir “d’une transition ‘statu quo’, mais sans représentation institutionnelle” pour le Royaume-Uni dans l’Union, a souligné sur Twitter l’adjointe de M. Barnier, Sabine Weyand. Et d’ajouter que cette période intermédiaire irait du jour du départ britannique, fin mars 2019, “jusqu’au 31 décembre 2020”.

“Quand le Royaume-Uni quittera l’UE, il n’aura plus son mot à dire autour de la table”, a insisté la ministre irlandaise des affaires européennes Helen McEntee. Elle a souligné qu’il s’agissait pour les 27 de préserver “l’intégrité du marché unique et de l’Union douanière”.

Les conditions posées par l’UE provoquent des remous du côté britannique. En particulier parmi les partisans d’une coupure nette avec l’UE. Certains craignant que leur pays ne devienne un “Etat vassal” de l’UE en la quittant.

Divergences

“Il y a un large accord sur le principe qu’une période de mise en place serait bénéfique aux deux parties, mais évidemment, sur les détails, on peut s’attendre à quelques divergences et c’est ce sur quoi nous négocierons”, a déclaré de son côté un porte-parole de Theresa May, avant l’adoption des directives des 27.

Il a rappelé le souhait de Londres d’avoir une transition d’environ deux ans, une période plus longue que celle prévue par les 27. Ces derniers préfèrent se caler pour plus de clarté sur la fin de l’actuel budget pluriannuel de l’UE, qui court jusqu’à fin 2020. L’UE et Londres sont déjà d’accord sur le principe de maintenir jusqu’à cette date les contributions britanniques telles qu’elles avaient été prévues pour le budget de l’UE.

Pendant cette période, les 27 souhaitent que Londres continue de respecter toutes les réglementations de l’UE, y compris celles adoptées lors de la phase de transition, mais sans avoir plus aucun pouvoir de décision. Cela signifie que le Royaume-Uni n’aura plus de représentant dans les institutions, plus de droits de vote et ne participera plus à la plupart des réunions. Il sera par ailleurs toujours soumis à la juridiction de la Cour de justice de l’UE.

L’objectif de la transition est d’éviter un changement brutal des règles pour les citoyens et les entreprises juste après le Brexit. Elle doit aussi permettre de préparer l’accord de libre-échange qui régira à l’avenir les relations entre l’UE et le Royaume-Uni.

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