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L’UE propose un cadre pour relancer les relations avec la Turquie

Une série de contentieux diplomatiques entre Ankara et les Européens - et en particulier avec l'Allemagne - ont provoqué une dégradation rapide des relations entre les deux partenaires au cours des derniers mois. Ici la chancelière allemande Angela Merkel et le président turc Recep Tayyip Erdogan. KEYSTONE/EPA/ARMANDO BABANI sda-ats

(Keystone-ATS) L’Union européenne a présenté à la Turquie un calendrier de 12 mois afin de relancer leurs relations. Le président turc Recep Tayyip Erdogan l’a annoncé dans l’avion le ramenant du sommet de l’OTAN auquel il participait à Bruxelles.

L’UE et la Turquie ont convenu de donner un nouvel élan à leurs relations et les ministres turcs des Affaires étrangères et des Affaires européennes vont se pencher sur ce calendrier, a précisé le chef d’Etat turc, cité par le quotidien Hurriyet samedi.

Le président turc a indiqué qu’il avait demandé que la question de la libération des visas pour les ressortissants turcs soit inscrite à l’agenda de ce calendrier.

En 2016, la Turquie a accepté de limiter le flux de migrants qui, fuyant notamment la guerre en Syrie et en Irak, tentaient de rejoindre le territoire européen. En échange, les Vingt-Huit avaient promis le versement d’une aide financière de trois milliards d’euros et de ne plus exiger de visas pour les Turcs souhaitant se rendre en Europe.

Les Européens demandaient en contre-partie que la Turquie modifie sa législation antiterroriste, texte extrêmement flou offrant une large latitude d’appréciation pour les autorités turques. Les Vingt-Huit s’inquiètent en particulier de la dérive autoritaire du régime de Recep Erdogan qui a vu ses pouvoirs élargis par une modification de la Constitution par référendum en avril.

Dégradation rapide

Une série de contentieux diplomatiques entre Ankara et les Européens – et en particulier avec l’Allemagne – ont provoqué une dégradation rapide des relations entre les deux partenaires au cours des derniers mois.

Récemment, la Turquie a accusé l’Allemagne d’abriter sur son sol plus de 400 ressortissants turcs disposant de passeports diplomatiques et de permis de travail gouvernementaux mais qu’Ankara accuse d’avoir participé au coup d’Etat manqué de juillet 2016.

Un autre contentieux concerne le refus opposé par les autorités turques à la visite de parlementaires du Bundestag qui souhaitaient se rendre sur la base d’Incirlik. La structure abrite des forces de l’OTAN dont quelque 250 soldats allemands. Berlin s’est dit prêt à retirer ses troupes qui participent à la lutte de la coalition alliée contre le groupe Etat islamique en Syrie.

Peine de mort

Pour Erdogan, certains parlementaires allemands soutiennent clairement le terrorisme. Lors de son entrevue avec Angela Merkel à Bruxelles la position du président turc s’est légèrement assouplie: les députés seront autorisés à se rendre sur la base d’Incirlik si une liste des noms des participants était présentée à l’avance.

Enfin, Erdogan avait laissé entendre que son pays pourrait organiser un nouveau référendum sur la question de la poursuite de la candidature à une intégration dans l’Europe et un autre sur le rétablissement de la peine de mort, abolie il y a une dizaine d’année. Un tel rétablissement signerait l’arrêt définitif d’une éventuelle accession de la Turquie à l’UE.

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