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L’un des voleurs de voitures lyonnais obtient un sursis partiel

(Keystone-ATS) Le Tribunal cantonal fribourgeois confirme les trois ans de prison ferme pour l’un des voleurs de voitures lyonnais qui ont fait une course-poursuite avec la police sur l’autoroute A1 au printemps 2010. La peine ferme de l’autre prévenu passe de deux ans à huit mois.

Tous deux avaient été reconnus coupables de vol en bande et vol par métier, et l’un d’eux de mise en danger de la vie d’autrui. Après la course-poursuite, un membre de la bande – frère jumeau du premier prévenu – était mort dans une fusillade à un barrage policier dans le tunnel de Sévaz (FR), ce qui fait l’objet d’une autre procédure.

La Cour a rejeté mardi l’appel du premier prévenu et a confirmé le vol par métier et la mise en danger de la vie d’autrui contestés par la défense. A haute vitesse, le jeune homme s’est “délibérément déporté sur la gauche dans le but de mettre hors cours la voiture des policiers vaudois qui le poursuivaient”.

Condamnation en France

Les juges lui ont refusé tout sursis, tout comme le préconisait le Ministère public. Ils posent un pronostic défavorable sur sa volonté de se remettre sur les bons rails, notamment parce qu’il a écopé d’une nouvelle condamnation en France pour des faits similaires.

Pour le second prévenu, le procureur n’était pas opposé à un éventuel sursis partiel, et c’est ainsi qu’en a décidé le Tribunal cantonal. Il a partiellement admis le recours de cet homme qui avait écopé de deux ans ferme en première instance devant le Tribunal pénal du Lac.

Il n’est finalement condamné qu’à huit mois ferme, les seize mois restants étant désormais assortis d’un sursis de cinq ans. Il a d’ores et déjà purgé sa peine ferme puisqu’il a passé huit mois en préventive.

Prévenus absents

Les prévenus ont été dispensés de comparaître. En matinée, leurs défenseurs avaient demandé des peines compatibles avec le sursis, ou du moins qui leur permettent de ne pas rester en prison davantage que les huit mois déjà effectués.

L’avocate du premier prévenu estimait que ce dernier, à plus de 100 km/h, n’aurait pas pu garder la maîtrise du véhicule s’il avait fait une réelle “embardée” pour éjecter la voiture des policiers. Elle mettait aussi en doute l’appât du gain: son client voulait surtout “conduire des gros bolides”. Elle a relevé que désormais, en France, il se consacre à une association et au restaurant de sa famille.

L’avocat du second prévenu a souligné que celui-ci avait connu une évolution “plutôt favorable”. Il mène “une vie équilibrée”, il s’est marié, il a un enfant, son épouse est enceinte et il a trouvé une activité de chauffeur intérimaire.

Pas une simple bêtise de gamins

De son côté, le procureur a rappelé l’énergie consacrée au repérage, puis au passage à l’acte. “On ne fait pas des centaines de kilomètres, en prenant tant de risques, pour abandonner le butin”: l’objectif était bien de revendre.

Il a aussi balayé l’argument sur le mot “embardée”: le véhicule a fait office de bouclier, ses mouvements devaient permettre aux autres de fuir – le reste est affaire de sémantique. Pour le procureur, la police a eu affaire à de véritables “caïds”, et non une bande de jeunes commettant une bêtise “bon enfant”.

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