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L’Union patronale suisse plaide en faveur des accords bilatéraux

(Keystone-ATS) L’Union patronale suisse (UPS) plaide sans équivoque en faveur des accords bilatéraux entre la Suisse et l’Union européenne (UE). Son président Valentin Vogt a aussi critiqué des réglementations “absurdes” en Suisse, notamment dans le domaine de l’égalité salariale.

Les accords bilatéraux avec l’UE répondent aux intérêts de la Suisse bien plus largement qu’un accord de libre-échange, a relevé jeudi à Berne M. Vogt, lors de la “Journée des employeurs”. Un accord de libre-échange équivaudrait à une régression, notamment en matière de reconnaissance mutuelle de prescriptions sur les produits, de marchés publics et de trafic aérien.

Valentin Vogt a également salué la récente décision du Conseil fédéral de négocier simultanément plusieurs dossiers avec l’Union européenne, en mobilisant un négociateur en chef pour tous les dossiers.

Le président de l’UPS espère que la Suisse pourra disposer d’une plus grande marge de manoeuvre pour la mise en application de l’initiative sur l’immigration de masse au moyen d’une clause de sauvegarde. Un mécanisme “connu et garanti au sein même de l’UE”.

Tableau sombre

Augmentation du chômage, faible niveau des exportations, investissements peu dynamiques dans la construction: Valentin Vogt a par ailleurs dressé un tableau plutôt sombre des perspectives économiques de la Suisse, après la décision de la Banque nationale suisse (BNS) d’abolir le taux plancher de 1,20 franc pour un euro.

L’UPS s’attend de plus à une croissance zéro du produit intérieur brut pour 2015. Le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO), plus optimiste, table toujours sur une croissance de 0,8%. Quoiqu’il en soit, “de douloureux ajustements attendent l’économie suisse.”

Sus aux réglementations inutiles

Pour y faire face, M. Vogt a rappelé l’importance de bonnes conditions-cadre pour l’économie suisse. Il a ainsi fait feu de tout bois contre les “tracasseries bureaucratiques et les inutiles réglementations.”

Et de s’attaquer notamment aux mesures envisagées dans le domaine de l’égalité salariale entre femmes et hommes. Un projet de loi du Conseil fédéral prévoit d’obliger les patrons employant au moins 50 personnes à procéder régulièrement à une analyse des salaires. Sans pour autant prévoir des sanctions directes.

Le parti socialiste va plus loin et demande la création d’une “autorité de contrôle indépendante”, qui veillerait au respect de l’obligation de contrôle au niveau national et pourrait prononcer des sanctions, notamment des amendes.

L’UPS dénonce une polémique qui “empoisonne la culture du débat” et des “réglementations absurdes”. “La pression à la réglementation s’accentue avant que des faits solides ne puissent s’établir”, selon M. Vogt.

Pas de police des salaires

Car l’association patronale a profité de l’occasion pour présenter une étude qui vient contredire certaines conclusions du Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes (BEFG) et de l’Office fédéral de la statistique (OFS).

Selon les statistiques et conclusions des offices, qui indiquent que les femmes gagnent en moyenne 23% de moins que les hommes, “plus d’un tiers de cette différence ne s’explique pas par des raisons objectives comme les qualifications, et correspondent donc à de la discrimination salariale.”

Les données salariales prises en compte par l’OFS et le BFEG ne contiennent toutefois pas toutes les informations pertinentes pour la rémunération, affirme l’étude de l’UPS, réalisée par l’agence de consulting BSS Volkswirtschaft Beratung.

La méthode d’enquête utilisée par la Confédération est donc insuffisante et en partie inadaptée, selon M. Vogt. “Les intervenants qui parlent de discrimination salariale et réclament une police des salaires s’engagent sur un terrain glissant.”

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