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L’Unité de neuro-rééducation aiguë du CHUV fête ses dix ans

L'équipe de Karin Diserens (troisième depuis la droite) dans le jardin thérapeutique du CHUV. CHUV/Heïdi Diaz sda-ats

(Keystone-ATS) L’Unité de neuro-rééducation aiguë du CHUV fête ses dix ans. Une décennie marquée par différents projets de recherche et une approche novatrice dans le traitement des patients comateux. Un colloque spécialisé a marqué l’événement mercredi.

Cette structure toujours unique en Suisse a été créée il y a dix ans par Karin Diserens et Loric Berney sur mandat de la direction générale du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV). L’Unité de neurorééducation aiguë (NRA) traite des patients victimes de lésions neurologiques ou neurochirurgicales ou en éveil de coma.

L’approche est interdisciplinaire. La NRA est constituée d’une équipe transversale mobile s’occupant de patients hospitalisés dans les soins aigus du Département des neurosciences cliniques. Elle profite également à certains patients des soins intensifs et de toute l’hospitalisation aiguë du CHUV.

Schumi comme patient

L’unité, qui notamment a accueilli en 2014 le septuple champion du monde de F1 Michael Schumacher, victime d’un accident de ski, comprend différents équipements robotisés et deux lits de type “soins intermédiaires”. Des lits qui permettent par exemple de “verticaliser” le patient et de simuler la marche.

Regroupant des neurologues, des physiothérapeutes, des neuropsychologues, des ergothérapeutes, des logopédistes et des infirmières spécialisées, elle privilégie une prise en charge par l’approche neurosensorielle. Cette dernière s’appuie sur les mécanismes de plasticité cérébrale, favorisant la récupération des facultés autant sensitives que motrices.

Au cours des années, un nouvel outil clinique a été développé pour valider l’éveil de coma. Des résultats publiés en 2016 dans la revue PLOS One.

Nouvelle répartition

Une dizaine de “pièges” ont été identifiés dans les échelles de classification des patients utilisées jusqu’alors, a indiqué la responsable de la NRA Karin Diserens mercredi lors d’une visite de presse. Désormais, les patients sont répartis en deux groupes, ceux souffrant de dissociation cognitivo-motrice (CMD) et ceux qui souffrent de désordres de la conscience (DOC).

Les premiers récupèrent mieux et plus vite que les seconds, a précisé la spécialiste. Ils constituent une catégorie distincte, et il est nécessaire de les identifier le plus tôt possible.

Le potentiel de récupération de certains patients en état de conscience minimale – l’ancien “état végétatif” – a été souvent sous-estimé par le passé, avec un tiers de mauvais diagnostics, selon une étude publiée dans The Lancet en 2014.

La structure dispose également d’un jardin thérapeutique à l’extérieur du bâtiment principal du CHUV, qui permet des stimulations sensorielles supplémentaires. Seule unité aussi coordonnée en Suisse, la NRA bénéficiera d’un soutien du Fonds national suisse (FNS) ces trois prochaines années. Une formation post-grade spécialisée a également été introduite.

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