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L’Uruguay, troisième pays de la région à légaliser l’avortement

(Keystone-ATS) Le Sénat uruguayen a approuvé mercredi un projet de loi légalisant l’avortement jusqu’à 12 semaines de gestation, sous certaines conditions. Cette décision fait de ce pays le troisième de la région à adopter une telle mesure, après Cuba en 1965 et le Guyana en 1995.

Le texte a été voté par 17 sénateurs sur 31, dont les 16 représentants du Frente Amplio (gauche, au pouvoir) et un élu de l’opposition. Les députés avaient déjà adopté ce texte dans la nuit du 25 au 26 septembre. De son côté, le président José Mujica a indiqué qu’il ne s’opposerait pas à la promulgation de la loi, qui doit intervenir dans les 10 jours ouvrables suivant le vote.

Inspiré de la législation en vigueur dans les pays européens, le texte prévoit d’autoriser l’interruption volontaire de grossesse (IVG) jusqu’à la 12e semaine de gestation à condition que la femme ait rencontré préalablement une équipe d’au moins trois professionnels qui l’informeront sur les risques médicaux, les alternatives et les programmes sociaux d’aide à la maternité ou à l’adoption.

Elle devra ensuite attendre cinq jours pour confirmer son souhait avant de pouvoir effectivement avorter.

Plusieurs décennies de débats

L’avortement pourra être directement autorisé en cas de risque grave pour la santé de la femme, ou s’il existe des malformations incompatibles avec la vie extra-utérine, ou enfin si la grossesse résulte d’un viol, et dans ce cas, le délai pourra être prolongé à 14 semaines de gestation.

Le Parlement uruguayen a ainsi mis un terme à plusieurs décennies de débats. Une dizaine de projets de loi ont été rejetés ou non promulgués depuis 1978.

Hormis Cuba et le Guyana, aucun autre pays de la région Amérique du Sud/Caraïbes n’autorise l’avortement sur simple décision de la mère, hors circonstances particulières comme le viol. Cette pratique est toutefois permise dans le District fédéral de Mexico et à Porto Rico.

En Uruguay, l’IVG était jusqu’à présent passible de neuf mois de prison pour la patiente et jusqu’à 24 mois pour le praticien, selon une loi en vigueur depuis 1938.

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