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L’usage d’un serveur privé par Hillary Clinton condamné

La candidate démocrate à la présidentielle américaine de 2016, Hillary Clinton, à nouveau rattrapée par l'affaire des e-mails privés (archives). Keystone/AP/JOHN LOCHER sda-ats

(Keystone-ATS) Un audit de l’administration américaine a condamné l’usage par Hillary Clinton, du temps où elle était secrétaire d’Etat, d’un serveur et d’une messagerie privés pour gérer ses emails. Cette affaire empoisonne la campagne de la candidate démocrate à la présidentielle.

Un rapport rendu public mercredi par l’inspecteur général du département d’Etat, un organe administratif indépendant, relève “des failles de longue date et systématiques liées aux communications et enregistrements électroniques” du temps où Mme Clinton pilotait le ministère des Affaires étrangères (2009-2013).

Dans un document extrêmement détaillé sur les pratiques en matière de communication par courriels de tous les secrétaires d’Etat depuis Colin Powell jusqu’à John Kerry, l’inspecteur général souligne que les “directives” du département d’Etat étaient devenues “beaucoup plus précises et sophistiquées” sous le mandat de Mme Clinton.

Lorsqu’elle était chef de la diplomatie américaine, elle “utilisait des appareils mobiles pour des activités officielles et elle a eu largement recours à un compte email personnel sur son serveur privé”, rappelle l’organe administratif américain.

Quelque 30’000 courriels

Or “le bureau de l’inspecteur général n’a trouvé aucune preuve que la secrétaire d’Etat avait demandé ou avait obtenu des directives ou l’approbation pour mener ses activités officielles professionnelles via un compte email personnel sur son serveur privé”, dénonce le rapport.

Hillary Clinton a remis en décembre 2014 quelque 55’000 pages d’emails, soit 30’000 courriels, à son ancien ministère, qui les a épluchés et publiés au fur et à mesure jusqu’en mars dernier, à l’exception de plusieurs dizaines de courriels dont le contenu a été jugé trop sensible et qui ont donc été classés confidentiels ou top secrets a posteriori.

La candidate démocrate à la présidentielle maintient qu’aucun de ces courriels n’était classifié lorsqu’elle les avait envoyés depuis sa messagerie privée. Mais elle reste embourbée depuis un an dans cette controverse.

L’utilisation d’un compte privé à des fins professionnelles, bannie par les règles de l’administration américaine, lui vaut d’être vivement critiquée par ses adversaires républicains qui lui reprochent d’avoir mis en péril la sécurité nationale en n’utilisant pas les serveurs officiels sécurisés. Ils estiment aussi qu’elle a voulu cacher illégalement certaines choses en ne se servant pas des emails officiels.

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