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La 35e édition du Belluard explore la solitude, du rire au larmes

Dans "What we are looking for", de jeunes danseurs illustrent la tension entre l'appel du groupe et la soif d'indépendance. Tim Brugger / Uwe Heinrich sda-ats

(Keystone-ATS) La solitude dans tous ses états sera le thème de la 35e édition du Festival Belluard à Fribourg, du 28 juin au 7 juillet. Des expos et spectacles foisonnants mettront en relief son ambivalence et ses multiples facettes, entre ombre et lumière.

Ce thème a inspiré pas moins de 666 artistes de 74 pays lors de l’appel à projets, a souligné mercredi devant la presse Anja Dirks, directrice du festival. Au final, le Belluard accueillera une centaine d’artistes et montrera 22 projets.

Les festivaliers découvriront un “institut dédié à l’étude et à la promotion de la solitude”, proposé par le collectif grec blitztheatregroup. Des rencontres avec ses membres et des visites guidées permettront d’explorer la complexité de la solitude de façon à la fois ludique et pensive, en mêlant documentation et fiction.

Humour et tension

La solitude assumée se décline avec humour dans la “Pussy Patrol”, une “alliance inter-espèces en l’honneur de la femme à chat”. Ce stéréotype de l’éternelle célibataire est détourné pour mettre en valeur l’autonomie et de l’émancipation. Des félins vêtus de capes de super-héros pourraient rôder dans le quartier du festival.

La tension entre l’appel du groupe et la soif d’indépendance sera au coeur du spectacle de danse “What we are looking for”. Des danseurs de 17 à 23 ans interpréteront cette pièce à la fois dure et tendre sous la houlette du junges theater basel.

Cultiver une image

Des artistes new-yorkais, allemand et suisse illustreront la “merchandisation de la solitude”, ou comment celle-ci est devenue une marque de fabrique dans le hip-hop: des rappeurs se mettent en scène comme des marginaux dépressifs dans leurs clips, attirant une foule de clics sur internet. La performance “Sad Boy Culture” jouera avec les codes de cette stratégie d’image.

D’autres performances plus sombres ou introspectives sont au menu du festival. Une méditation sur la liberté au fond d’une grotte, un dialogue entre un jeune Valaisan et une nonagénaire en partance pour un home, ou encore un artiste sud-coréen en intense conversation avec trois machines à cuire le riz.

Comme chaque année, la manifestation fait aussi la part belle aux ateliers participatifs, et propose en outre quelques concerts. L’opération “tickets suspendus”, qui permet d’offrir des billets à des personnes défavorisées, se poursuit. Le budget du Belluard atteint 840’000 francs, contre 960’000 francs lors de l’édition 2017.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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