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La Bourse suisse finit en nette baisse

Le Swiss Market Index (SMI) a terminé la séance en repli de 1,38% à 9001,60 points (archives). KEYSTONE/ENNIO LEANZA sda-ats

(Keystone-ATS) La Bourse suisse a terminé la séance de mercredi sur des pertes conséquentes, parvenant de justesse à défendre la barre des 9000 points. Si l’ambiance ne s’est pas fondamentalement détériorée, les valorisations sont très élevées.

Cette situation incite les détenteurs de titres à empocher leurs bénéfices. En outre, les rumeurs selon lesquelles le président américain, Donald Trump, aurait divulgué des informations confidentielles à la Russie ont créé une certaine incertitude et ont clairement réfréné les ardeurs, relèvent des observateurs.

Les voix qui s’élèvent pour demander la destitution du locataire de la Maison Blanche se multiplient. “Cela entraîne un sentiment de peur qui n’a que trop tardé à se manifester”, estime Jasper Lawler de London Capital Group.

“Il y a eu beaucoup d’enthousiasme à l’achat lié à la politique économique de Trump. Mais maintenant que le président risque de ne plus être là pour la mettre en oeuvre, les investisseurs se ruent vers la sortie”, analyse pour sa part David Madden de CMC Markets.

Forte volatilité

La faiblesse du dollar qui découle de la situation incite également de nombreux investisseurs à ramener leurs bénéfices sous toit. Face au billet vert, la monnaie helvétique s’est appréciée jusqu’à 0,9775 franc, juste après l’ouverture dans le rouge des Bourses américaines. Il s’agit de son plus haut niveau depuis l’élection de Trump début novembre 2016.

La volatilité a également flambé. Le VSMI a pris plus de 14%.

Le Swiss Market Index (SMI) a terminé la séance en repli de 1,38% à 9001,60 points, son plus bas niveau depuis l’ouverture et sur une semaine. Le Swiss Leader Index (SLI) a chuté de 1,80% à 1412,69 points et l’indice élargi Swiss Performance Index (SPI) s’est étiolé de 1,57% à 10’209,24 points.

L’ensemble des 30 valeurs vedettes ont terminé dans le rouge, y compris Vifor/Galenica (-0,3%) qui n’est pas parvenu à maintenir la tête hors de l’eau jusqu’à la fin de la séance.

Prises de bénéfice

Les principaux perdants du jour sont les valeurs financières et cycliques, alors que les poids lourds défensifs ont bien joué leur rôle dans le haut du tableau. Principalement les titres affichant une performance supérieure à la moyenne depuis le début de l’année ont fait les frais de prises de bénéfice.

C’est le cas notamment de Dufry (-3%), qui avait connu une forte poussée ces dernières semaines après l’entrée au capital du conglomérat diversifié chinois HNA. Les maisons de luxe Swatch (-2,8%) et Richemont (-2,4%) ont également connu une bonne performance jusqu’ici et ont vu les investisseurs empocher leurs gains.

Aryzta (-3,2%) et Julius BAEr (-3,2%) se sont partagés la lanterne rouge, talonnés par les nominatives Lindt & Sprüngli (-3%), LafargeHolcim (-3%) et le bon de participation Schindler (-3%). Dans un entretien publié mercredi par le bihebdomadaire alémanique Finanz und Wirtschaft, Thomas Oetterli, directeur général (CEO) du fabricant lucernois d’ascenseurs et d’escaliers mécaniques, a pourtant affiché sa confiance sur l’évolution de ses affaires en Chine.

Credit Suisse en fort repli

Credit Suisse (-2%) a terminé en bas du tableau, comme il l’avait déjà fait la veille. La nervosité est montée d’un cran dans l’attente de l’assemblée générale extraordinaire qui se tiendra jeudi pour valider l’augmentation de capital. Le quotidien Tages-Anzeiger a évoqué une possible plainte liée à la dernière augmentation de capital remontant à 2015, certains investisseurs reprochant à la banque de ne pas avoir été dûment informés à l’époque.

Après un début de séance pourtant prometteur, UBS (-2,2%) s’est enfoncé en territoire négatif dans l’après-midi. La veille, l’action avait pâti de l’annonce du désengagement du fonds souverain singapourien GIC et égaré plus de 2%.

D’autres financières ont perdu des plumes, à l’image de Partners Group (-2,8%) et des assureurs Swiss Life (-2,8%) et Bâloise (-2,7%).

Les plus grosses capitalisations de la place zurichoise ont également été malmenées, même si Nestlé (-0,7%) s’en est mieux tiré que Roche (-1%) et Novartis (-1,1%). Givaudan (-0,7%) est aussi parvenu à limiter les dégâts.

Sur le marché élargi, DKSH (-5,5%), Comet (-5%) et EFG (-4,9%) ont subi de lourdes pertes. C’est également le cas de Straumann (-4,8%), qui a vu – à l’instar d’UBS – le fonds GIC se défaire de sa participation.

A l’autre extrémité du tableau, Von Roll (+5,8%) a fait des étincelles. Le titre est depuis quelque temps choyé par les investisseurs et sa valeur a déjà plus que doublé depuis le début de l’année.

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