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La campagne sur le foyer de requérants recadré à Nyon

Nyon vote le 24 septembre prochain sur l'octroi d'un terrain à l'EVAM destiné à accueillir un centre de requérants. Pour la Municipalité, pas de doute: il faut accueillir dignement ces personnes et rectifier les fausses informations des opposants (photo symbolique). KEYSTONE/LEO DUPERREX sda-ats

(Keystone-ATS) A Nyon (VD), la campagne en vue de la votation du 24 septembre sur l’octroi d’un terrain à l’EVAM pour y bâtir un centre de requérants s’agite. Le syndic Daniel Rossellat estime jeudi que les opposants font parfois preuve “d’une mauvaise foi crasse”.

Pour la première fois en Suisse romande, un référendum spontané est organisé sur ce type d’objet. Les Nyonnais pourront ainsi décider s’ils soutiennent ou non la décision serrée du Conseil communal d’octroyer un terrain à l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM). Objectif: construire un foyer de requérants d’asile qui pourra accueillir jusqu’à 180 personnes.

Pour la Municipalité de Nyon, il est temps “de rectifier certaines des allégations des opposants”. “Des voix affirment que le foyer sera un bloc de béton. Mais c’est de la mauvaise fois crasse”, a souligné le syndic devant la presse. “A ce stade, le bâtiment n’est même pas imaginé, même pas mis à l’enquête!”.

Pas d’hommes seuls

Autre affirmation d’opposants: le centre n’est pas prévu pour les familles mais des hommes seuls. Faux, rétorque la Municipalité. Dans le canton, les foyers collectifs sont principalement destinés aux familles, les femmes et enfants représentent 57%. Et tous sont constitués de chambres pour deux à quatre personnes avec des cuisines et sanitaires communs.

Pour l’opposant Sacha Soldini, vice-président de l’association Accueil raisonnable, “il y a quand même un risque élevé qu’il y ait beaucoup d’hommes seuls”. L’élu UDC au conseil communal estime “qu’ un appartement est mieux adapté à une famille, notamment sur le plan de la mixité entre hommes et femmes et de l’intimité”.

Il ajoute que la solution des appartements pour les migrants se développe petit à petit à Nyon. “On y arrive mais cela prend certes un peu de temps”, poursuit Sacha Soldini interrogé par l’ats. “Et est-ce que l’on veut vraiment répondre à la demande d’un coup en accueillant 180 personnes dans un même bâtiment?”

Isolés

La solution des appartements ne convainc justement pas la municipale PLR Roxane Faraut Linares. Notamment parce que nombre de primo-arrivants ne parlent souvent pas la langue du pays d’accueil. “Comment contacter des secours si son enfant a un problème pendant la nuit?”, donne-t-elle en exemple. “Je pense qu’il est absolument nécessaire d’avoir une première phase de transition dans un centre”.

Quant à la capacité du foyer, l’exécutif insiste. Elle sera de 180 personnes au maximum et en l’état les estimations sont plutôt de l’ordre de 120 à 140 individus. “Ce qui reste proportionnellement bien inférieur à ce qui se fait à Yverdon ou Vevey”, rappelle Daniel Rossellat.

Accueil digne

Devant la presse, l’exécutif a par ailleurs martelé son credo: “La question est de savoir si nous sommes-nous prêts à accueillir dignement des femmes, des hommes et des enfants qui ont dû fuir leur pays et à assumer nos responsabilités?” Pour l’heure à Nyon, beaucoup de migrants sont logés dans un abri PC.

Reste que le syndic ne paraissait pas bien optimiste. “Je suis réaliste”, corrige celui qui estime que le projet n’a pas les faveurs de la cote. Rappelons que c’est par ailleurs le troisième projet que la Ville essaie de mettre sur pied.

De son côté, Sacha Soldini considère que le gouvernement met énormément d’énergie dans cette campagne. Mais cela semble peu l’inquiéter. Interrogé sur l’issue de la votation, lui se dit “très optimiste”.

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