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La CFEG fête 40 ans: Alain Berset parle révolution numérique

"Que pouvons-nous faire pour que notre jeunesse ne devienne pas malade de stress?", s'est demandé Alain Berset, KEYSTONE/PETER KLAUNZER sda-ats

(Keystone-ATS) La Commission fédérale pour l’enfance et la jeunesse (CFEJ) souffle 40 bougies. Alain Berset en a profité pour insister sur l’importance d’agir pour que la révolution numérique ne conduise ni à la fracture sociale ni à l’épuisement des jeunes.

Le président de la Confédération, qui participait jeudi à une rencontre sur les droits de l’enfant à Berne, s’est notamment demandé si le système de formation suisse était bien adapté au monde numérique.

“Que pouvons-nous faire pour que notre jeunesse ne devienne pas malade de stress?”, a également questionné Alain Berset, selon la version écrite de son discours. D’après une étude du CFEJ, une majorité de jeunes disent avoir trop peu de temps à consacrer à leurs hobbies, à des associations ou engagements sociaux en raison de leurs activités en ligne.

Mettre l’humain au centre

Les technologies numériques, et la multitude de choix qu’elles génèrent, reviennent pour expliquer l’augmentation de la pression et des symptômes dépressifs dans cette tranche d’âge, a relevé M. Berset. Il a insisté sur l’importance de placer l’humain au centre du débat sur la numérisation.

“Comment nous concentrer sur ce que ni les robots ni les algorithmes ne peuvent faire sans être terrassés par un gigantesque catalogue de compétences nécessaires?”, a-t-il poursuivi. Le chef du Département fédéral de l’intérieur (DFI) a insisté sur l’importance d’une étroite collaboration entre les différents acteurs, et la fonction charnière de la CFEJ dans ce contexte.

Il a conclu son discours en formulant l’espoir que les jeunes “ouvrent une nouvelle période des Lumières” en utilisant la facette “éclairée” d’internet.

Améliorer les droits des plus petits

Le maire de Genève Sami Kanaan, président de la commission, a cité le domaine numérique comme un de ceux où les enfants peuvent apprendre quelque chose aux adultes. Il a dans le même temps exprimé “l’inquiétude de la CFEJ face à l’impréparation de tout notre système” concernant ce phénomène.

Se posant la question de l’utilité de la CFEJ après 40 ans d’existence, il a mis en avant la participation des jeunes aux débats qui les concernent comme fil rouge de l’action et de la réflexion de la commission.

M. Kanaan a aussi souligné “l’évolution de la politique de l’enfance et de la jeunesse, qui a désormais acquis un véritable statut dans la sphère publique”. Parmi les défis à relever, il a cité la remontée du taux de suicides et l’augmentation du stress chez les jeunes, ainsi que la pauvreté – qui touche un enfant sur cinq.

Les mesures en faveur des enfants sont différentes d’un canton à l’autre, ce qui pose des problèmes en termes d’égalités des chances, a rappelé pour sa part la coprésidente de la commission Andrea Weik.

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