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La Chaîne du Bonheur revoit sa stratégie pour être “plus proche”

Pour Ladina Heimgartner, la présidente de la Chaîne du Bonheur, et Tony Burgener, son directeur, l'institution d'aide humanitaire doit trouver de nouveaux langages pour toucher la jeune génération. KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI sda-ats

(Keystone-ATS) La Chaîne du Bonheur revoit sa stratégie afin de mieux répondre aux nouveaux défis de l’humanitaire. La fondation veut être plus proche des populations vulnérables à l’étranger mais aussi en Suisse, de ses donateurs, des ONG partenaires et des médias, dont la SSR.

“La nouvelle génération ne connaît pas la Chaîne du Bonheur. Notre plus grand défi est de trouver un langage qui la touche également”, a déclaré lundi à Genève devant les médias Ladina Heimgartner, présidente du conseil de fondation. Principal bailleur de fonds privé en Suisse pour l’aide humanitaire, la Chaîne du Bonheur a entamé une mue en termes d’orientations stratégiques.

Réseaux sociaux

Selon Mme Heimgartner, une réflexion est en cours concernant la manière de mieux toucher les jeunes. Et de citer en exemple la collecte pour l’Afrique du youtubeur français Jérôme Jarre. Pour Tony Burgener, directeur de la Chaîne du Bonheur, ce genre d’action est intéressant pour se faire connaître et sensibiliser, pas nécessairement au niveau des fonds récoltés.

Ceux-ci dépendent de la couverture médiatique. La Chaîne du Bonheur peut compter, depuis ses débuts en 1946, sur la SSR, dont elle fait partie. “Les canaux directs, comme le téléphone, marchent toujours”, a souligné Mme Heimgartner. Les collectes commencent à avoir lieu sur les réseaux sociaux de la SSR. Mais la solidarité passe aussi par les médias privés, estime la fondation.

Une plateforme

Sur le terrain, la Chaîne du Bonheur veut impliquer les populations touchées par un conflit ou une catastrophe naturelle, de l’évaluation des besoins à la concrétisation des projets. “Au Népal, le gouvernement a été critiqué pour ses lenteurs, mais il a obligé les ONG à travailler différemment et avec des experts du pays”, a relevé Tony Burgener.

Autre changement de paradigme: la fondation estime avoir un rôle fédérateur à jouer pour les ONG suisses sur le terrain. Elle entend désormais se positionner comme une plateforme de compétences et de savoir en matière humanitaire.

Soutien en Suisse

Afin de pouvoir assurer une couverture dans les premières semaines d’un conflit ou d’une catastrophe, la fondation va créer un fonds de réponse précoce. Environ 15% des montants récoltés y seront affectés, le reste sera utilisé pour la construction à long terme, a fait savoir M. Burgerner. Selon les cas, les ONG ne seront plus tenues de soumettre des projets précis mais un programme cohérent et global.

Outre son aide à l’étranger, la Chaîne du Bonheur donne des coups de pouce à des familles en difficulté en Suisse pour un montant annuel de 1 à 1,5 million de francs. Elle va désormais davantage soutenir des projets par le biais d’associations, à l’instar des deux fonds qui existent déjà en faveur des jeunes en détresse et des réfugiés mineurs non accompagnés.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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