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La COFEM envisage un soutien financier aux médias en ligne

À l'ère du numérique, les médias en ligne doivent aussi être soutenus financièrement, estime la Commission fédérale des médias dans son rapport présenté lundi (archives). KEYSTONE/GAETAN BALLY sda-ats

(Keystone-ATS) À l’ère du numérique, les médias en ligne doivent aussi être soutenus financièrement. Le mandat de la SSR doit être renégocié. Ce sont les mesures envisagées par la Commission fédérale des médias (COFEM) concernant l’organisation future du paysage médiatique suisse.

Dans son rapport présenté lundi, la COFEM est d’avis que la concurrence dans ce secteur est souhaitable. Elle garantit un développement libre de la capacité innovatrice.

Mais, à l’ère d’internet, un marché totalement dépourvu de réglementations ne suffit pas à fournir les services journalistiques nécessaires à la société et à la démocratie. La propension du public à payer pour des contenus journalistiques est en effet limitée.

De plus, les recettes publicitaires – transférées vers les moteurs de recherche, les médias sociaux et les portails de petites annonces – diminuent d’année en année. La pression économique induite par cette baisse incite les rédactions à fusionner, ce qui nuit à la diversité médiatique.

Aide aux médias en ligne

Pour maintenir un paysage médiatique performant en Suisse, il est nécessaire de mettre en place une aide aux médias en ligne, estime la COFEM. À l’exception de certaines offres de niche, ils pourront difficilement se financer uniquement par la publicité et les paiements des utilisateurs.

Une expertise économique de la COFEM affirme que le journalisme en ligne socialement responsable risque d’être supplanté par des offres pseudo-journalistiques. Seul un soutien par des fonds public permettrait de le maintenir.

Les projets innovants (plates-formes en ligne, start-up journalistiques) qui contribuent à la diversité de l’offre doivent être soutenus sous la forme d’un financement de départ. Cela sans fausser de manière trop importante la concurrence.

Les projets, initiatives ou produits qui fournissent des services journalistiques exceptionnels et contribuent au débat social devraient également bénéficier d’un soutien, ajoute la COFEM.

Renégocier le mandat de la SSR

La SSR doit s’adapter aux nouvelles réalités numériques pour pouvoir continuer à toucher un public jeune. Son mandat doit être renégocié. Cela ne signifie pas qu’elle doit tout offrir.

En tant qu’organisation de médias publique, elle doit plutôt se démarquer des diffuseurs purement commerciaux, explique la COFEM. Cela est également important pour la légitimation.

Ainsi, la moitié des recettes de la redevance doit être affectée à l’information, l’offre de divertissement actuelle doit être revue et le dialogue avec le public sur les prestations du service public institutionnalisé.

Le financement par la publicité n’est pas forcément nécessaire. Il faudrait réexaminer sa pertinence et sa faisabilité. On peut aussi se demander s’il est juste de limiter le service public à un seul fournisseur, ajoute encore la COFEM dans son rapport.

Utilisation responsable

L’introduction de règles sur l’accès au réseau, la neutralité du réseau et les algorithmes devraient aussi garantir que la population continue à bénéficier d’une offre complète et diversifiée.

Enfin, il faut encourager une utilisation responsable des médias afin de pouvoir distinguer les prestations journalistiques des communications commerciales, de la propagande et des “fake news”.

Ces nouvelles compétences médiatiques permettraient également aux usagers d’utiliser activement les nouveaux médias pour organiser leur vie, par exemple en participant à la production de contenus ou en prenant part à des processus en lien avec la politique des médias.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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