Des perspectives suisses en 10 langues

La commission santé abandonne les SA au profit d’un réseau

L'avant-projet de loi cherche à respecter la volonté populaire, tout en favorisant les synergies existantes ou à développer entre hôpitaux neuchâtelois (Pourtalès à Neuchâtel sur la photo) (archives). KEYSTONE/LAURENT GILLIERON sda-ats

(Keystone-ATS) La commission santé du Grand Conseil neuchâtelois a proposé mercredi un projet alternatif pour sortir le conflit hospitalier de l’ornière. Elle propose deux sites de soins, épaulés par un centre de services transversaux, qui travailleront en réseau.

Ce modèle cherche à conserver et développer une qualité de soins, avec un maximum d’efficacité, a déclaré le Vert Patrick Herrmann. “Il est exclu que la nouvelle organisation soit plus coûteuse que l’actuelle”, a ajouté le PLR Didier Boillat, sans toutefois pouvoir la chiffrer.

Cet avant-projet de loi abandonne l’idée des sociétés anonymes (SA). “Cela aurait coûté plus de 4 millions de francs pour déconstruire et reconstruire”, a expliqué le libéral Jean-Frédéric de Montmollin, président de la commission. “De plus, il est clair qu’un des deux sites était sous-doté en capital et qu’il aurait fallu réinjecter rapidement quelques millions”, a précisé Didier Boillat.

Pour Patrick Herrmann, “il y a aussi une volonté de garder la santé en mains publiques”. Selon lui, la solution des SA avait été lancée par défaut après le vote du 12 février 2017. Cette forme juridique n’était d’ailleurs pas préconisée par les auteurs de l’initiative “Pour deux hôpitaux sûrs, autonomes et complémentaires”.

Collège de trois directeurs

Dans l’avant-projet de loi, la commission propose un seul conseil d’administration, avec neuf membres qui ont des compétences métier et dont un membre vient des villes du Haut, deux directions de sites aux compétences opérationnelles élargies et un centre de services transversaux. Les trois directeurs forment un collège qui répartit les missions de manière équitable et qui décide des collaborations entre acteurs publics et privés.

Ce projet, nommé Réseau hospitalier neuchâtelois, ne veut pas trop “figer d’éléments dans la loi” pour permettre d’être viable dans la durée, mais il établit deux sites de soins somatiques aigus dans les deux pôles urbains avec prise en charge 24h/24h, a expliqué la socialiste Florence Nater.

Dans une phase transitoire, la Chrysalide (soins palliatifs) et l’hôpital du Locle (réadaptation) seront rattachés à celui de La Chaux-de-Fonds, les hôpitaux de Landeyeux (réadaptation) et de Couvet au site de Neuchâtel. Ce projet n’exclut pas qu’à terme la réadaptation soit établie sur un seul site, a ajouté Florence Nater.

La députée socialiste a précisé que “la dimension de partenariat sera importante” aussi bien à l’interne qu’à l’externe, avec des acteurs privés ou publics. “La gestion 24/24h des blocs opératoires pourrait se faire avec des partenaires externes”, note Florence Nater.

Hiérarchie plus plate visée

“La mutualité et le travail en réseau seront importants. Il y aura une grande latitude des directions dans la gestion de l’activité médicale”, explique Didier Boillat. “L’idée est d’avoir davantage de personnes sur le terrain auprès des patients et une hiérarchie plus plate”, a-t-il ajouté.

“Les prestations d’intérêt général seront mieux définies et identifiées”, note Didier Boillat. Le but est de les réduire et de les ramener au moins dans la moyenne suisse.

Cet avant-projet de loi est mis en consultation jusqu’à fin septembre auprès du Conseil d’Etat, des auteurs de l’initiative, de la direction d’HNE, des groupes politiques, des cinq communes qui possèdent un hôpital et des associations professionnelles. “L’ambition est de le soumettre au mois de novembre au Grand Conseil”, a déclaré Jean-Frédéric de Montmollin.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision