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La commune pionnière de Val-de-Travers (NE) fête ses dix ans

Le Val-de-Travers, avec une vue de Fleurier depuis le Chapeau de Napoléon, a joué un rôle de pionner dans le processus de fusion de communes en cours dans le canton de Neuchâtel (archives). KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER sda-ats

(Keystone-ATS) La commune de Val-de-Travers (NE) fête en 2019 ses dix ans d’existence, avec une journée officielle le 24 août. Issue du mariage de neuf communes, elle a introduit un mouvement d’ampleur en matière de fusion dans le canton de Neuchâtel.

District industriel, berceau de l’absinthe, ayant subi une érosion démographique dans les années 1970 et 1980, le Val-de-Travers a longtemps compté onze communes. Le 24 février 2008, la population de neuf d’entre elles (Fleurier, Couvet, Môtiers, Travers, Buttes, St-Sulpice, Noiraigue, Boveresse et Les Bayards) décidait finalement de se réunir en une seule entité.

Les communes de La Côte-aux-Fées et des Verrières, sises à l’ouest du district, ont alors choisi de poursuivre seules leur parcours. Elles comptent aujourd’hui au rang des 31 communes du canton de Neuchâtel, contre 62 encore avant 2009. Le Val-de-Travers, pris globalement, est désormais aussi l’une des quatre régions du canton.

Bilan positif

La commune de Val-de-Travers dénombre aujourd’hui près de 11’000 habitants. A l’heure du bilan, l’immense majorité des voix salue la fusion, constate Pierre-Alain Rumley, membre, puis président, du premier Conseil communal, pendant un peu plus de deux ans, et ancien directeur de l’Office fédéral du développement territorial (ARE).

Au point que l’ancien élu socialiste ne s’imagine même plus revenir à la situation antérieure. A ses yeux, ce type de fusion est devenu incontournable, vu que pour les petites communes l’autonomie s’est réduite comme peau de chagrin, “sans parler de la faiblesse de leurs moyens financiers quand elles agissent de manière isolée”.

Options politiques

“Tout n’est pas parfait”, admet Pierre-Alain Rumley, en mentionnant le fait que des options politiques sont arrêtées au quotidien, “ce qui constitue l’essence de la démocratie”. La fusion a constitué l’étape venant après l’essor des syndicats intercommunaux, en vogue un temps pour le traitement des eaux ou les infrastructures sportives.

Si les fusions essaiment dans le bas du canton et dans les vallées, il en va autrement pour l’heure dans le haut, où les initiatives sont timides (voir encadré). Le Locle (10’500 habitants) et Les Brenets (1000) ont quand même lancé un processus en vue d’une votation en 2020. Il y a aussi la piste de voir les trois communes de la vallée de La Brévine se réunir, ajoute Pierre-Alain Rumley.

Rôle précurseur

La fusion à neuf pour former la commune de Val-de-Travers a joué un rôle de déclencheur pour initier la rationalisation dans le canton de Neuchâtel, alors que la carte des communes n’avait pratiquement plus bougé depuis 1888. Entre 1900 et 2008, seule celle des Eplatures avait fusionné avec La Chaux-de-Fonds (1900) et celle de La Coudre avec Neuchâtel (1930).

Depuis dix ans, le mouvement paraît bien lancé, mouvement qui s’inscrit dans le cadre de la réforme des institutions voulue par le Conseil d’Etat. Le canton a ainsi vu, en 2009 aussi, la naissance de la commune de La Tène (Marin-Epagnier et Thielle-Wavre). Puis, en 2013, de celles de Milvignes (Colombier, Bôle et Auvernier) et de Val-de-Ruz (près de 17’000 habitants, avec 15 communes).

Journée officielle

Plus récemment, en 2016, Rochefort et Brot-Dessous ont uni leurs destinées. Début 2018, c’est la commune de La Grande-Béroche (9000 habitants, issus de Gorgier, St-Aubin-Sauges, Bevaix, Vaumarcus, Fresens et Montalchez) qui a entamé son existence, à l’ouest de la région Littoral, à la frontière avec le canton de Vaud.

Pour marquer son dixième anniversaire, la commune de Val-de-Travers organise une journée officielle le 24 août. Elle se déroulera dans le village historique de Môtiers, ancien chef-lieu du district, qui abrite notamment la Maison de l’Absinthe et le Musée Jean-Jacques Rousseau.

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