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La Confédération s’équipe contre les bombes “sales”

Les passagers des aéroports devront bientôt passer par des portiques, pouvant détecter les matériaux radioactifs (image symbolique). KEYSTONE/AP/MARK LENNIHAN sda-ats

(Keystone-ATS) La Confédération prend des mesures pour éviter les bombes dites “sales”. Douanes et aéroports devraient être équipés dès le début de l’année prochaine de portiques pour passagers, capables de détecter des matériaux radioactifs.

“Mobiles et n’occupant que peu de places, les portiques pourraient être utilisés dans d’autres lieux, comme l’entrée d’un stade de football ou d’une grande manifestation”, indique jeudi à l’ats Emmanuel Egger, physicien en charge des questions nucléaires du Laboratoire Spiez de l’Office fédéral de la protection de la population (OFPP). Il confirmait ainsi une information de la Neue Zürcher Zeitung (NZZ).

Son équipe dispose par ailleurs déjà d’un véhicule équipé d’un détecteur similaire, qu’elle utilise en collaboration avec la police et les douaniers pour chasser les contrebandiers sur la route. Elle n’envisage cependant pas d’en acquérir d’autres pour le moment. Grâce à ces deux dispositifs, des contrôles intégraux devraient être assurés d’ici cinq à sept ans, selon M. Egger.

Attaque “possible”

“L’idée est d’empêcher l’introduction d’une bombe sale ou de matériel radioactif, pouvant servir à sa construction”, poursuit M. Egger. Une bombe “sale” n’est pas une bombe atomique: c’est un engin explosif contenant des sources radioactives qui se dispersent dans la nature lors de l’explosion.

Si une telle attaque arrivait, le lieu contaminé devrait être temporairement évacué et fermé, afin d’être décontaminé, précise M. Egger. “La durée de ces opérations dépend des substances radioactives utilisées, ainsi que de leur quantité. Mais la décontamination peut prendre jusqu’à plusieurs mois, voire des années. Les conséquences seraient donc avant tout économiques.”

M. Egger estime qu'”une telle attaque est possible en Suisse”. Il temporise toutefois en précisant qu’aucun attentat à la bombe “sale” n’est jamais survenu dans le monde jusqu’à présent. Quoique plusieurs aient été déjoués par les services de renseignement.

D’autre part, “une attaque à la bombe sale est considérée comme du terrorisme hightech, car elle nécessite de nombreuses connaissances. Or la tendance actuelle est plutôt au terrorisme lowtech”. Les récentes attaques au véhicule-bélier en sont des exemples.

Mandat sécuritaire

Le Laboratoire Spiez est un institut de protection ABC. Il vise à prévenir et lutter contre les menaces et les dangers de nature atomique (A), biologique (B) et chimique (C).

Alors que sa tâche consistait principalement à mesurer la radioactivité sur le terrain, son département de physique a récemment reçu un mandat plus sécuritaire. Il collabore avec la police et les douanes pour éviter que des matériaux radioactifs ne soient introduits illicitement en Suisse.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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