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La consommation de génériques stagne en Suisse

(Keystone-ATS) Les Suisses ne semblent guère amateurs de médicaments génériques. Seul un original sur deux est ainsi remplacé. Le fabricant bâlois de génériques Mepha Suisse et des pharmaciens lancent une campagne d’information.

Les prix des génériques sont en moyenne 25% à 30% plus avantageux que ceux des originaux, avance Mepha Suisse dans un communiqué vendredi. Les génériques contiennent les mêmes principes actifs que les préparations originales et se conforment aux mêmes exigences de qualité et de sécurité de Swissmedic, l’autorité de contrôle des médicaments.

La part de marché des génériques stagne pourtant, d’après les chiffres actuels de l’institut IMS-Health, à 14%. Au total, les ventes de génériques en Suisse en 2014 ont atteint 565 millions de francs, selon le prix d’usine.

Selon l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), l’utilisation de génériques est meilleure en Suisse que ne l’avance Mepha Suisse. Comme les génériques coûtent moins cher, il serait plus significatif de montrer quel pourcentage de génériques ont trouvé preneur sur le marché où ils peuvent être offerts.

Au total, sur 100 médicaments où un générique peut être utilisé (remboursé par l’assurance-maladie), le choix s’est porté dans 57 % sur le générique. De plus, parmi les 20 substances actives les plus vendues, près de 75,6 % ont été consommées via des génériques. L’OFSP se réfère aussi à d’autres chiffres, ceux récoltés par l’Observatoire suisse de la santé (OBSAN).

Fort potentiel d’économies

L’utilisation des génériques pourrait engendrer une économie supplémentaire de 180 millions de francs par année, selon une projection de l’association Intergenerika. Le recours aux génériques n’a pas uniquement un impact sur les coûts de la santé, mais aussi un effet direct sur le porte-monnaie des patients.

Ces derniers ne paient qu’une quote-part de 10% avec la plupart des génériques. Avec certains originaux, ils doivent payer jusqu’à 20% de leur propre poche.

Pour essayer de changer la donne, Mepha Suisse et des pharmacies vont davantage informer, dotés pour cela de documents rédigés dans les trois langues nationales, ainsi qu’en anglais, portugais, turc et serbo-croate. Le manque d’information est selon le directeur général de Mepha Suisse, Andreas Bosshard, l’une des principales raisons qui font que les patients recourent aux originaux plutôt qu’aux génériques.

L’Agence européenne du médicament (EMA) a elle demandé vendredi la “suspension” de commercialisation de plusieurs dizaines de médicaments génériques en Europe. Jusqu’à près de 700 génériques pourraient être concernés. La décision ne remet toutefois pas en cause l’efficacité ou la sécurité des médicaments visés.

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