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La contestation des actionnaires en hausse sur les rémunérations

L'assemblée générale de Sika, marquée par le conflit d'actionnaires en cours, a notamment refusé le rapport sur les rémunérations en vote consultatif (archives). KEYSTONE/GEORGIOS KEFALAS sda-ats

(Keystone-ATS) La contestation des actionnaires a encore augmenté, surtout sur les salaires des dirigeants d’entreprises, selon la Fondation Ethos. Cette année, 14% des résolutions soumises aux assemblées générales ont obtenu moins de 90% de soutien, contre 12% voici un an.

Parmi les 200 sociétés de l’indice boursier SPI, le taux d’approbation moyen s’est élevé à 95,4% en 2017 (en excluant Sika en plein conflit d’actionnaires). L’année précédente, il s’élevait encore à 96,3%, indique l’étude annuelle d’Ethos sur les assemblées générales, les rémunérations et la gouvernance des sociétés cotées en Suisse publiée mardi.

Au total, 7% des résolutions ont obtenu moins de 80% de soutien, après 4% en 2016. Et 27 objets soumis au vote ont même été refusées par l’assemblée générale. “L’augmentation de la contestation démontre le réveil des actionnaires qui ont compris qu’ils ont des droits à faire valoir”, affirme Vincent Kaufmann, directeur d’Ethos, cité dans le communiqué.

Rapports refusés

Les actionnaires se sont surtout montrés critiques sur les salaires des instances dirigeantes (conseil d’administration et direction générale). Le taux moyen d’opposition au rapport de rémunération atteint 13,3% contre 11% en 2016. Chez Sika, GAM Holding et Georg Fischer, le vote consultatif sur le rapport de rémunération s’est soldé par un refus.

Certes, les salaires moyens (au sein du SPI) sont restés plus ou moins constants. Pour les conseils d’administration, tous secteurs confondus, la rémunération a diminué de 2% à quelque 263’000 francs, selon les calculs d’Ethos. Pour les membres de la direction générale, la moyenne est restée stable à près de 1,48 million de francs, et à 2,25 millions pour le seul directeur général (CEO).

Mais le secteur financier se singularise. Les salaires moyens des membres de la direction y ont crû de 6%, alors qu’en parallèle, les bénéfices ont chuté de 12%. Pour les sept sociétés financières intégrées à l’indice SMIM, les votes contraignants sur l’enveloppe de la direction n’ont récolté en moyenne que 79,6% de soutien cette année.

Parmi les firmes des autres secteurs d’activité, le soutien se monte à 92,4% en moyenne. La “déconnexion” entre rémunérations et performances se voit donc “de plus en plus sanctionnée par les actionnaires”, constate Vincent Kaufmann.

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