Des perspectives suisses en 10 langues

La corrida reste autorisée dans les arènes du sud

(Keystone-ATS) La corrida continuera de faire vibrer les “aficionados” dans les arènes françaises. Ainsi en a décidé vendredi le Conseil constitutionnel, la plus haute juridiction du pays, en rejetant un recours d’associations qui militent contre la tauromachie.

L’organisation de corridas dans les régions françaises de tradition tauromachique (sud) est conforme à la Constitution, ont jugé les “sages”. Ils ont douché les espoirs des défenseurs de la cause animale de voir interdire une pratique qu’ils jugent cruelle.

Le Conseil avait été saisi par plusieurs associations qui réclamaient que cette pratique soit interdite sur l’ensemble du territoire, au nom du principe d’égalité. Mais pour le Conseil, il n’est pas anticonstitutionnel de prévoir des “différences de traitement” entre les régions à tradition tauromachique et les autres.

Actuellement, la corrida est autorisée en France uniquement dans les régions, essentiellement du sud, qui peuvent faire la preuve d’une “tradition locale ininterrompue” mais peut être sanctionnée ailleurs pour cruauté envers les animaux.

Quatre régions (Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte d’Azur) sont depuis le XIXe siècle une place forte de ce spectacle importé d’Espagne et organisé au total dans une quarantaine de villes, notamment à Nîmes.

Manuel Valls fustigé

Le Comité radicalement anti-corrida (Crac) a aussitôt dénoncé une décision “politique”, accusant le gouvernement français d’avoir “défendu la corrida”. Il a mis en cause le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, d’origine espagnole, qui avait récemment déclaré son “amour” de la tauromachie, “une culture qu’il faut préserver”.

Les anti-corrida avaient reçu dans leur lutte le soutien de plusieurs personnalités, au premier rang desquelles Brigitte Bardot, militante de la cause animale, épaulée par deux autres monstres sacrés du cinéma, Jean-Paul Belmondo et Alain Delon. “On vit dans un pays rétrograde qui n’évoluera jamais”, a commenté Brigitte Bardot qui se dit “désespérée” par cette décision.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision