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La Cour suprême brésilienne bloque l’extradition de Cesare Battisti

Cesare Battisti a été reconnu coupable de quatre meurtres en Italie durant les années 1970, les "années de plomb". Il a vécu près de quinze ans en France avant de rejoindre le Brésil en 2004 face à la menace d'une extradition. KEYSTONE/AP/NELSON ANTOINE sda-ats

(Keystone-ATS) La Cour suprême brésilienne a temporairement suspendu vendredi l’extradition de Cesare Battisti vers l’Italie. L’ex-militant d’extrême gauche transalpin, accusé de meurtre dans son pays, affirme que l’envoyer en Italie reviendrait à le “livrer à la mort”.

La décision du juge de la Cour suprême Luiz Fux empêche le gouvernement brésilien d’expulser Cesare Battisti vers son pays, tant qu’un tribunal n’aura pas statué sur le recours en habeas corpus déposé par ses avocats. Une décision est attendue d’ici deux semaines.

Cesare Battisti a été brièvement arrêté au Brésil au début du mois alors qu’il tentait de passer en Bolivie. Il a été reconnu coupable de quatre meurtres en Italie durant les années 1970, les “années de plomb”. Il appartenait alors aux “Prolétaires armés pour le communisme”, un groupe d’extrême gauche.

Evadé de prison en 1981, il s’était réfugié en France avant de fuir en 2004 au Brésil pour échapper à une possible extradition.

“Un monstre”

La Cour suprême du Brésil a donné son feu vert à son extradition en 2009, mais la procédure n’a pas abouti, le président Luis Inacio Lula da Silva ayant accordé l’asile à l’ancien militant in extremis en 2010, lors de son dernier jour à la tête du pays.

“Je ne sais pas si le Brésil va vouloir se salir, en sachant que le gouvernement et les médias ont créé ce monstre en Italie”, a déclaré Cesare Battisti à propos de lui-même dans un entretien publié jeudi par le quotidien Estado de Sao Paulo. “On va me livrer à la mort”, a-t-il ajouté.

L’ancien militant de 62 ans nie les crimes qu’on lui attribue: “je n’ai tué personne”. Il assure qu’il ne voulait pas fuir le Brésil lorsqu’il a été arrêté au début du mois. “Si je voulais quitter le pays, je n’irais pas en Bolivie. J’ai plus de relations en Uruguay. Je serais allé en Uruguay. C’est un pays un peu plus fiable”, a-t-il déclaré.

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