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La défense demande l’acquittement de l’ancien conseiller d’Etat

(Keystone-ATS) L’ancien conseiller d’Etat neuchâtelois Frédéric Hainard comparaît mardi devant la Cour pénale après avoir fait appel de sa condamnation en première instance pour abus d’autorité et faux dans les titres. Son avocat plaide l’acquittement: verdict à 17h00.

Frédéric Hainard est accusé d’avoir outrepassé ses fonctions dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de fraude à l’aide sociale alors qu’il était conseiller d’Etat. Trois plaignants, dont une mère connue sous le nom d’Olivia, demandent réparation. Une plainte pénale avait été déposée contre l’ancien ministre après un interrogatoire nocturne.

Le représentant du Ministère public, qui n’avait pas fait appel, a demandé que le jugement de première instance soit confirmé. L’ancien conseiller d’Etat neuchâtelois avait été condamné en septembre par le tribunal de police à 40 jours-amende à 100 francs avec sursis pendant deux ans.

“Ce qui frappe dans cette affaire, c’est la constance avec laquelle Frédéric Hainard veut nous persuader que tout ce qu’il a fait était de l’intérêt de l’Etat”, a estimé le procureur Renaud Weber. Pour le magistrat, le prévenu a agi de manière disproportionnée lors de sa présence à des interrogatoires.

Comportement correct

“S’agissant de mon comportement, je confirme que sur le plan politique c’était une erreur que j’ai payée au centuple. Sur le plan juridique, et personnel je referais la même chose”, a déclaré Frédéric Hainard, interrogée par la présidente de la Cour pénale, Florence Dominé. L’accusé a en revanche refusé de répondre aux questions de l’avocat de la principale plaignante.

Comme lors du procès en première instance, l’ancien ministre a affirmé s’être comporté comme le permettait le champ d’application de ses compétences que lui octroyait sa fonction de chef du Département de l’économie. Il estime n’avoir fait que contrôler les activités du Service de la surveillance et des relations du travail (SSRT).

Pour son avocat, Frédéric Hainard agissait dans le cadre de ses fonctions. Le contrôle sur le terrain entrait dans le cadre du mandat d’un conseiller d’Etat, a ajouté le mandataire qui demande l’acquittement de son client. “Au niveau pénal, il n’y a rien”, a ajouté Ivan Zender.

Plaignante malade

Cinq ans après les faits, la principale plaignante a déclaré qu’elle était toujours sous antidépresseurs. “J’ai toujours voulu savoir pourquoi monsieur Hainard m’a traitée de cette façon”, a-t-elle ajouté. Les deux autres plaignants étaient absents au procès.

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