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La Délégation des commissions de gestion dénonce des manquements

(Keystone-ATS) Jugeant grave l’affaire du vol des données au Service de renseignement (SRC), la Délégation des commissions de gestion va transformer ses investigations en une inspection formelle. Elle livrera ses conclusions dans un rapport au Conseil fédéral avant fin mars 2013.

La Délégation n’informera plus sur cette affaire d’ici là, a affirmé son président Pierre-François Veillon (UDC/VD) mardi devant les médias. Il s’exprimait au terme d’une séance lors de laquelle la délégation a une nouvelle fois entendu le conseiller fédéral Ueli Maurer et le chef du SRC Markus Seiler.

Même si les données confidentielles volées n’ont apparemment pas été transmises à un tiers, l’affaire n’en demeure pas moins grave, a jugé M. Veillon. Moins par les conséquences du vol qu’à cause des insuffisances qui se sont révélées dans la maîtrise des risques.

Absence de priorité

A la création du nouveau Service de renseignement de la Confédération en 2010, un projet de gestion des risques avait été élaboré. “Il n’a cependant jamais été traduit dans la pratique”, a dénoncé Pierre-François Veillon. Pour le conseiller national, il s’agit là d’un manque de vision stratégique et surtout de priorité.

A cette époque, la planification future des systèmes informatiques avait été négligée, sachant pourtant que tout ce qui a trait à l’informatique figure parmi les risques les plus marqués. De plus, certains projets informatiques manquaient de la transparence nécessaire.

Le Service de renseignement n’est pas l’Office de la topographie, a comparé le Vaudois. Pour un domaine aussi sensible, la gestion des risques représente la priorité des priorités, a-t-il renchéri.

Tant le SRC que le Département fédéral de la défense auraient dû être beaucoup plus proactifs en matière de gestion et de contrôle des risques, selon la délégation qui assure, elle, la haute surveillance.

En décidant d’une inspection formelle, la délégation se donne tous les moyens de faire la lumière, comme elle a pu le faire par le passé à l’occasion de l’affaire Tinner ou de celles des fiches (ISIS), a estimé M.Veillon.

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