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La délégation suisse a multiplié les rencontres à Lima

(Keystone-ATS) La délégation suisse à l’assemblée annuelle du FMI et de la Banque mondiale, avec les conseillers fédéraux Eveline Widmer-Schlumpf et Johann Schneider-Ammann, a multiplié les rencontres trois jours durant. La France payera son dû dans le domaine transfrontalier.

La traditionnelle réunion d’automne des institutions de Bretton Woods (Fonds monétaire international et Banque mondiale), cette année dans la capitale péruvienne Lima, a permis d’échanger de jeudi à samedi les points de vue entre ministres des finances et de l’économie, eu égard aux perspectives de l’économie mondiale.

Dans le cadre du comité monétaire et financier international du FMI, la Suisse a rappelé qu’elle privilégiait les mesures structurelles, dans le but notamment d’améliorer la gestion des finances publiques, selon le Département fédéral des finances (DFF). Elle a aussi insisté sur les dangers que revêt la politique monétaire accommodante.

La persistance de ces politiques expansionnistes est susceptible “d’engendrer une allocation inappropriée des ressources et de favoriser la formation d’une bulle sur les marchés financiers”, estime le DFF. La cheffe du département a encore répété l’importance des risques liés aux banques internationales dites systémiques.

Versements français imminents

Eveline Widmer-Schlumpf a rencontré son homologue français Michel Sapin, a dit dimanche à l’ats Brigitte Hauser-Süess, cheffe de la communication du DFF. Paris versera ces prochains jours les montants dus à la Suisse au titre de la rétrocession des impôts perçus auprès des frontaliers, a assuré M. Sapin, un enjeu à plusieurs dizaines de millions de francs.

Le retard pris dans le versement de ces montants, dont la France devait s’acquitter au 30 juin, a récemment suscité le mécontentement des cantons du Jura et de Vaud, ce dernier devant recevoir par exemple 101,6 millions de francs. Outre Vaud et Jura, Neuchâtel, Valais, Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Berne et Soleure sont aussi concernés.

D’ailleurs, le grand argentier vaudois Pascal Broulis est intervenu auprès des services d’Eveline Widmer-Schlumpf pas plus tard qu’il y a trois semaines au sujet de ce retard. Il craignait alors une répétition du scénario de 2013, année où l’Etat français n’avait versé l’argent que la veille de Noël.

Avec Wolfgang Schäuble

Eveline Widmer-Schlumpf a également discuté avec son homologue allemand Wolfgang Schäuble, avec qui la ministre des finances a parlé d’utilisation de documents bancaires à des fins fiscales. Elle a encore rencontré son homologue italien Pier Carlo Padoan pour évoquer le dossier transfrontalier avec Rome.

La cheffe du DFF a enfin parlé avec le représentant indien. New Delhi a assuré Berne de son soutien dans le cadre des discussions du Forum mondial de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), une entité qui traite de transparence et d’échange de renseignements à des fins fiscales.

Thomas Jordan serein

Présent dans la capitale péruvienne, Thomas Jordan a indiqué qu’il ne voyait qu’un modeste risque de voir la Suisse plonger dans une spirale négative des prix et des salaires. Et ce malgré le taux d’inflation négatif qui prévaut, a dit le président de la Banque nationale suisse (BNS).

Dans le cas où le franc suisse ne s’apprécie pas davantage et que les prix du pétrole ne diminuent pas davantage, la Suisse devrait revenir à un taux d’inflation nul au début de 2017, a indiqué Thomas Jordan en marge de l’assemblée annuelle du FMI et de la Banque mondiale.

Pour mémoire, la Suisse a enregistré en septembre dernier un taux d’inflation en rythme annuel de -1,4%, stable par rapport au mois précédent. Les prix à la consommation ont connu une hausse de 0,1% durant la période sous revue en glissement mensuel.

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