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La droite fustige une initiative trop coûteuse et dangereuse

La droite rejette l'initiative "Pour une économie verte" en votation le 25 septembre. KEYSTONE/PETER SCHNEIDER sda-ats

(Keystone-ATS) La droite a dénoncé lundi “la dictature verte” que deviendrait l’initiative des écologistes “Pour une économie verte” en cas de “oui” le 25 septembre. Critiquant les buts “irréalistes” du texte, elle a souligné la bonne performance de la Suisse dans le recyclage.

Si tous les habitants de la Terre consommaient autant que les Suisses, il faudrait environ trois globes pour répondre aux besoins. Une large part du phénomène est liée à la consommation d’énergies fossiles comme le pétrole, le gaz ou le charbon et aux biens et services importés.

L’initiative populaire “Pour une économie durable et fondée sur une gestion efficiente des ressources” veut réduire l’empreinte écologique à une fois la Terre d’ici 2050. Elle est soutenue par la gauche, les Vert’libéraux, le PEV et plusieurs organisations, dont la fondation pour les consommateurs SKS.

Selon le sondage SSR paru vendredi passé, l’initiative pour une économie verte séduirait 61% des personnes interrogées. Mais le nombre d’indécis se montait encore à 15%. La droite a sorti les arguments chocs pour les convaincre.

Mesures superflues et dirigistes

Les partis de droite ne veulent pas entendre parler du texte écologiste. Au Parlement, ils ont déjà coulé un contre-projet à l’initiative concocté par le Conseil fédéral, jugeant les mesures proposées superflues, chères et trop dirigistes pour l’économie.

A présent, la droite promet “une dictature verte” en cas de “oui”: des logements petits et mal chauffés, une bureaucratie massive qui ferait souffrir les entreprises et la restriction, voire la suppression d’aliments qui ont un fort impact sur l’environnement, comme la viande ou le café.

“Cette initiative menace notre qualité de vie et porte atteinte à la liberté individuelle”, a souligné la conseillère nationale Géraldine Marchand (PDC/VS). En réclamant une baisse de la consommation des ressources de 60% d’ici 2050, elle va beaucoup trop loin. “En faisant de gros efforts, seule une réduction de 40% serait réalisable”, a estimé le conseiller national Werner Luginbühl (PBD/BE).

De plus, le concept d’empreinte écologique est trop complexe et trop vague, a critiqué le conseiller national Benoît Genecand (PLR/GE). “Avec l’initiative, la pollution ne ferait que se déplacer. Le seul moyen d’agir doit se faire au niveau mondial, en appliquant le traité de Paris et en taxant le carbone lorsque les autres pays le font aussi”, a-t-il précisé.

Champions du recyclage

Et puis la Suisse s’engage déjà pour une économie verte, ont répété les opposants au texte. La Suisse n’est pas seulement dans les premières places pour la production de déchets (730 kg par personne en 2014). “Nous sommes champions d’Europe pour le tri des déchets et en tête de classement pour le recyclage”, a rappelé le conseiller national Hansjörg Knecht (UDC/AG).

Plus de la moitié des atteintes à l’environnement ont lieu à l’étranger, a renchéri Géraldine Marchand, prônant la coopération internationale et la responsabilité individuelle pour venir à bout du problème.

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