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La Fédération suisse de pêche veut imposer le permis à tous

Les jeunes montrent un intérêt grandissant pour la pêche, selon la Fédération suisse éponyme (image symbolique). Keystone/CHRISTIAN BEUTLER sda-ats

(Keystone-ATS) Quel que soit leur âge, les amateurs de pêche devront peut-être bientôt passer un examen obligatoire de compétences afin de s’adonner à leur hobby. La Fédération suisse de pêche réagit aux critiques de la commission fédérale d’éthique et des défenseurs des animaux.

“Nous ne sommes pas favorables à ce qu’un maximum de poissons soient pêchés, nous voulons au contraire mieux les protéger”, a déclaré jeudi Roberto Zanetti, président de la Fédération suisse de pêche (FSP), devant les médias à Berne.

La FSP a présenté des mesures concrètes afin de mieux réglementer l’autorisation de la pêche en Suisse. Sur les 140’000 pêcheurs, 110’000 possèdent une attestation de compétences en la matière. En revanche, 30’000 s’adonnent à ce loisir sans en être dotés, notamment les enfants, jeunes et touristes ou les personnes qui souhaitent toucher à la pêche pour une courte durée.

Critiques de toutes parts

La Fédération répond ainsi aux critiques de la Protection suisse des animaux (PSA) qui demande l’interdiction pour les enfants de tuer les poissons, ainsi que l”introduction d’un âge minimal. Ces revendications avaient suscité un débat passionné dans les médias l’an dernier.

La Commission fédérale d’éthique pour la biotechnologie dans le domaine non humain (CENH) s’était également emparée du sujet fin 2014. Reprochant certaines pratiques de pêche, elle réclamait une “utilisation éthique des poissons”.

Face à ces voix contestataires, les pêcheurs ont décidé de prendre les choses en main et d’être auto-critiques, a expliqué Roberto Zanetti. “Nous nous sommes rendu compte qu’il fallait agir pour améliorer la situation et mieux protéger les poissons”.

Du métier au hobby

La FSP veut ainsi que la Confédération rende obligatoire l’attestation de compétence pour la pêche. Cette patente est actuellement au bon vouloir de chacun. Philippe Sicher, administrateur de la FSP, souligne le changement de paradigme de l’activité.

“Avant, la pêche se confinait aux professionnels, alors qu’elle est aujourd’hui largement devenue un hobby. Or, il s’agit d’une activité en lien avec la nature”. L’intérêt des jeunes, qui sont parfois très jeunes, ne cesse de grandir, d’où l’importance d’être correctement formé.

Les personnes souhaitant pratiquer la pêche devront suivre une formation de cinq heures avant de passer un examen. Il n’y a pas d’âge minimal prévu. “Cela permet aux enfants d’avoir un contact précoce avec la nature”, argumente la FSP. Il revient par ailleurs aux parents de déterminer si leur rejeton peut pêcher et s’inscrire à un cours.

La formation aborde entre autres le bon choix de leurres, la mise à mort dans les règles de l’art, la détention des poissons vivants et la protection des animaux.

Enfants sans permis

Enfants et “pêcheurs d’un jour” pourront toutefois librement titiller le goujon s’ils sont accompagnés d’une personne détentrice du “permis”. Mais ils n’auront pas le droit de tuer les poissons, un acte réservé aux pêcheurs dotés de l’attestation. La Fédération a aussi prévu de renforcer les contrôles afin de débusquer les pêcheurs qui ne possèdent pas de patente.

En présentant ses revendications, la FSP s’adresse aux autorités compétentes et se montre “ouverte à la discussion”, assure Philippe Sicher. “Nos exigences ne mènent pas à des restrictions, au contraire, elles visent une ouverture, une amélioration”.

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