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La FIAC de Paris, plus internationale et plus ouverte

(Keystone-ATS) La 42e édition de la Foire internationale d’art contemporain (FIAC) ouvre ses portes au public jeudi à Paris. Elle s’annonce internationale avec vingt-trois pays représentés par 173 galeries sous la verrière du Grand Palais.

Pendant quatre jours, la FIAC va faire vivre Paris à l’heure de l’art contemporain. Elle comprendra aussi une section réservée aux jeunes artistes et des expositions tout le long de la Seine. Elle “s’adresse à beaucoup de publics différents”, déclare Jennifer Flay, sa directrice depuis 12 ans.

“C’est très important qu’elle ne soit pas quelque chose d”entre soi’, pour des privilégiés, des personnes qui ont accès à l’art par leur culture, leur éducation, leurs moyens financiers”. L’édition 2015 compte une quarantaine de galeries françaises, 35 américaines, 26 allemandes, 14 britanniques, et quelques belles prises.

“La FIAC est renforcée par l’arrivée du Landau Fine Art, de Montréal, une des meilleures galeries d’art moderne du monde, du Long March Space de Pékin, qui apporte un autre regard sur l’art chinois, du Modern Institute de Glasgow, l’une des galeries les plus influentes de ces dernières années”, souligne Jennifer Flay.

Parmi les entrants, les Colombiens de Casas Regnier, la première galerie de ce pays à participer à la Foire internationale d’art contemporain. A l’image d’une présence sud-américaine en progression, avec cinq galeries brésiliennes et quatre mexicaines.

Règne du ‘tout est possible’

Comme chaque année, les galeries les plus prestigieuses occuperont le navire amiral du Grand Palais. Mais pour la deuxième année, la FIAC se déploie aussi de l’autre côté de la Seine, sur le quai Austerlitz, aux “Docks – Cité de la mode et du design”.

“Officielle”, manifestation réservée à la création très contemporaine, regroupe 69 galeries au total, dont 19 françaises et 22 américaines et pour la première fois une galerie du Maghreb, Selma Feriani, de Tunis.

Difficile de dégager des tendances entre tous ces créateurs, confirmés ou non. “Depuis le début des années 80, les artistes se servent de différents médiums, de différentes cultures. C’est une période de grande ouverture, le règne du ‘tout est possible'”, souligne Mme Flay. Elle repère toutefois chez beaucoup de jeunes artistes “une manière de regarder les nouvelles technologies comme un archéologue”.

Les stars et les classiques

Malgré la création d'”Officielle”, certains critiques reprochent à la FIAC de faire la part belle à l’art moderne plutôt qu’aux artistes d’aujourd’hui, contrairement à sa rivale londonienne, la Frieze. Selon Artprice, sur les 1181 plasticiens présentés lors de cette 42e édition, seuls 350 ne sont jamais passés en vente publique.

“On a besoin d’un socle, il est important de se rappeler que l’art contemporain n’a pas surgi de nulle part”, fait valoir la responsable.

Les stars du marché de l’art dont les prix frisent le million d’euros, tels les Américains Jeff Koons ou Christopher Wool, seront en concurrence avec quelques grands classiques comme Giacometti ou Jean Arp. De nombreuses galeries proposent cependant des oeuvres à des prix plus accessibles: de 100 à plusieurs milliers d’euros.

Scandale à la Place Vendôme

Pour le seul plaisir de l’art, il reste toujours la possibilité de suivre la piste de la FIAC “Hors les murs” et le nouveau programme “Musées en Seine” – des oeuvres sonores à la Maison de la Radio aux livres d’Ansel Kiefer à la BNF en passant par les Tuileries (Kengo Kuma, Anthony Gormley…) ou Le Jardin des Plantes avec des oeuvres liées à l’écologie.

Quand à la place Vendôme, lieu du scandale en 2014 avec le “plug” anal de Paul McCarthy, elle accueillera cette fois-ci les sages pavillons de verre de l’Américain Dan Graham.

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