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La hausse des primes se poursuit, la Confédération veut agir

(Keystone-ATS) Comme l’an dernier, les primes standard vont renchérir de 4% en moyenne. Neuchâtel (+8,2%) enregistre la plus forte hausse. “On ne peut pas être satisfait”, a réagi Alain Berset. Le conseiller fédéral en charge de la santé a plaidé pour l’action et la patience.

La prime moyenne est calculée pour un adulte avec une franchise de 300 francs et une couverture accident. Elle représente une augmentation de 16 francs par mois et par assuré. Cette hausse sera toutefois très différenciée suivant les cantons et les ménages, puisque l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) estime qu’il existe 200’000 modèles de primes différentes en Suisse.

Dans le détail, outre Neuchâtel, les plus fortes augmentations sont annoncées pour les assurés des cantons du Jura (+7,4%), Nidwald (+5,4%) et Appenzell Rhodes-Extérieures (+5,4%), a annoncé jeudi l’OFSP dans un communiqué. Les cantons les moins touchés par l’augmentation sont Appenzell Rhodes-Intérieures (+2,2%) et Bâle-Ville (+2,3%), qui reste cependant le canton le plus cher en chiffres absolus.

Pour onze cantons, la hausse se situera entre 4% et 5%. C’est notamment le cas chez les Romands, avec Fribourg (+4%), le Valais (+4,2%), Vaud (+4,7%) et Genève (+4,8%), ainsi que pour le Tessin (+4,3%).

Besoin d’agir

Ni les coûts de la santé, ni les primes maladie ne vont diminuer ces prochaines années, a martelé jeudi Alain Berset devant les médias à Berne. Il revient aux acteurs du domaine de trouver des “solutions durables” pour freiner les hausses.

“Il y a un besoin d’agir sur le plan politique. Là où c’est possible, nous le ferons”, a-t-il en outre assuré. Et de citer en exemple le secteur des médicaments brevetés. La Confédération a fait baisser le prix de 1500 médicaments. Elle estime les économies ainsi réalisées à 600 millions de francs, freinant du même coup la hausse des coûts. Mais cela a pris trois ans depuis la décision du Conseil fédéral en 2012. Il faut donc se montrer patient, plaide-t-il.

Car les principaux “coupables” de l’augmentation des coûts de la santé ne vont pas disparaître: vieillissement de la population, progrès médicaux et traitements plus chers, effet démographique de la génération baby-boom arrivant à la retraite. “Les primes sont simplement le reflet des dépenses de santé.”

Interrogé sur les hausses annoncées pour les cantons de Neuchâtel et du Jura, le directeur de l’OFSP Pascal Strupler a pointé du doigt le rôle particulier d’Assura. Cette caisse compte le plus gros effectif d’assurés dans le canton de Neuchâtel avec près de la moitié du marché, et environ un tiers dans le Jura. Les fortes hausses de primes de cette assurance ont eu un impact sur les moyennes cantonales.

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