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La Hongrie renforce en urgence sa législation anti-migrants

(Keystone-ATS) Le Parlement hongrois a renforcé vendredi sa législation anti-migrants, face à un afflux sans précédent de réfugiés. Ce texte renforce notamment les possibilités de déploiement de l’armée aux frontières et rend l’immigration illégale passible de trois ans de prison.

Adopté en urgence, à une large majorité de 140 voix contre 33, l’ensemble de textes proposé par le gouvernement du Premier ministre populiste Viktor Orban proclame l'”état de crise”, qui précède l’état d’urgence en Hongrie et accorde des prérogatives accrues aux pouvoirs publics.

La nouvelle législation prévoit par ailleurs la création de camps de migrants dits de “transit” sur sa frontière même, où les demandes d’asiles seront examinées.

“Une nouvelle ère”

“Une nouvelle ère commencera le 15 septembre”, date prévue de l’entrée en vigueur de la nouvelle législation, a déclaré M. Orban, qui revendique depuis plusieurs mois le retour à des prérogatives nationales en matière d’immigration au sein de l’Union européenne.

“Si nous ne protégeons pas nos frontières, des dizaines de millions de migrants continueront de venir en Europe” et un jour “nous serons une minorité dans notre propre continent”, a-t-il ajouté dans un communiqué.

Partisan d’une ligne dure dans ce dossier, le dirigeant hongrois a reproché, comme la veille à Bruxelles, à l’Allemagne d’avoir encouragé le phénomène en créant un appel d’air par un assouplissement de sa réglementation, qu’il a assimilé à une “fausse promesse” aux migrants.

Berlin “devrait accorder des visas, et alors nous pourrions les autoriser à quitter le pays”, précise M. Orban dans le communiqué. Confrontée à un afflux sans précédent de réfugiés transitant par ce pays dans l’espoir de rejoindre l’Europe de l’Ouest, la Hongrie a suspendu mardi son trafic ferroviaire international.

Corridor vers l’Allemagne

De leur côté, la République tchèque et la Slovaquie ont proposé vendredi d’ouvrir un couloir ferroviaire pour les réfugiés syriens entre la Hongrie et l’Allemagne, si Budapest et Berlin “se mettent d’accord là-dessus”.

“Nous laisserions passer ces trains sans contrôler davantage ces migrants, nous les accompagnerions seulement”, avec “assistance policière”, a indiqué le ministre tchèque de l’intérieur Milan Chovanec lors d’une conférence avec son homologue slovaque à Prague.

Les deux ministres ont saisi l’occasion pour réaffirmer le rejet par leurs pays du principe des quotas automatiques de répartition des migrants entre les pays de l’Union européenne.

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