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La justice ordonne le blocage de la messagerie Telegram

Les autorités russes craignent l'incursion de terroristes dans l'univers crypté de Telegram (archives) KEYSTONE/AP/ALEXANDER ZEMLIANICHENKO sda-ats

(Keystone-ATS) Un tribunal de Moscou a ordonné vendredi le blocage de la messagerie Telegram en Russie. Motif: elle a refusé de fournir aux services spéciaux (FSB) les clés permettant de lire les messages des utilisateurs.

L’agence de régulation Roskomnadzor, qui avait saisi la justice, avait prévenu la veille que la décision serait mise en application “immédiatement” une fois la décision rendue. L’audience a eu lieu dans la capitale russe en l’absence de représentants de Telegram. Ces derniers avaient indiqué ne pas vouloir participer à une “farce”.

L’application aux 200 millions d’utilisateurs dans le monde est connue pour offrir une confidentialité élevée et se trouve engagée dans un bras de fer depuis plusieurs mois avec les autorités russes, qui exercent une pression toujours plus forte sur Internet.

L’avocat de la messagerie Pavel Tchikov a dénoncé vendredi une décision qui “démontre une nouvelle fois que la justice sert fidèlement les intérêts du pouvoir, sans se préoccuper de préserver un semblant d’apparence”.

Ce jugement “rapproche la Russie de pays où la haine triomphe, où l’on coupe des têtes et on fait la guerre contre le progrès et la liberté”, a-t-il ajouté sur son propre compte Telegram.

Menace pour Moscou

Le 20 mars dernier, l’agence Roskomnadzor avait donné 15 jours à Telegram pour fournir ses clés de cryptage. “Les informations diffusées par Telegram peuvent contenir des données utilisées par des organisations terroristes et extrémistes”, a déclaré vendredi à l’audience une représentante de Roskomnadzor, affirmant que cela constituait “une menace pour la fédération de Russie”.

La messagerie avait auparavant expliqué que les exigences des autorités étaient “inapplicables” du point de vue technique en raison justement du système très complexe de cryptage, selon lequel la messagerie n’a elle-même pas accès à certaines communications.

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