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La messagerie Telegram partiellement bloquée pour “terrorisme”

La messagerie Telegram est réputée pour son haut niveau de cryptage (archives) KEYSTONE/AP/WALLY SANTANA sda-ats

(Keystone-ATS) Les autorités indonésiennes ont coupé l’accès web à la messagerie Telegram et menacent de bloquer totalement le service, a annoncé vendredi le ministère des communications. Cette messagerie est accusée de faciliter la propagation du “terrorisme”.

Dans un communiqué, le ministère a justifié sa décision de restreindre les accès à Telegram par le grand nombre de messages “contenant des encouragements au radicalisme et au terrorisme, ainsi que des conseils pour assembler des bombes et perpétrer des attaques”.

Pour le moment, seul l’accès à la messagerie pour ordinateurs via le web a été coupé. Mais les autorités ont menacé de bloquer la totalité du service, qui est également accessible via une application pour appareils mobiles, si Telegram ne s’engage pas à adopter “des procédures standard pour traiter les contenus illégaux”.

Réputé pour son haut niveau de cryptage, Telegram s’est déjà retrouvé dans le collimateur de plusieurs pays pour servir de moyen de communication à des groupes terroristes, mais aussi pour son refus de communiquer les données de ses utilisateurs aux autorités.

L’Indonésie a subi ces derniers mois plusieurs attentats attribués au groupe Etat islamique (EI). En juin, un individu a notamment poignardé deux policiers dans une mosquée. Selon la police, il n’avait pas de lien avec une organisation terroriste, mais s’était radicalisé tout seul avec du matériel lu précisément sur Telegram.

Enquête à venir

Le PDG de Telegram, Pavel Durov, s’est étonné sur Twitter de n’avoir “jamais reçu la moindre demande ou reproche de la part du gouvernement indonésien”. Il a néanmoins ajouté que sa société allait enquêter sur les griefs formulés contre elle.

Montrée du doigt après les attentats de Paris en 2015, Telegram s’était alors décidé à bloquer des comptes utilisés par l’EI. Fin juin, l’application a échappé de peu à un blocage en Russie, où les services de sécurité ont indiqué qu’elle avait servi aux auteurs de l’attentat du métro de Saint-Pétersbourg en avril dernier.

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