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La nounou pédophile bénéficie d’une réduction de peine

La nounou bénéficie d'une légère réduction de peine (photo d'illustration). KEYSTONE/LAURENT GILLIERON sda-ats

(Keystone-ATS) La Cour d’appel pénale vaudoise n’a pas suivi le Parquet dans l’affaire de la baby-sitter qui avait admis avoir abusé sexuellement d’un garçon lausannois. Les juges cantonaux ont infligé une peine de quatre ans et demi de prison, là où le Parquet demandait dix ans.

En mai, le Tribunal criminel de Lausanne avait condamné la nourrice brésilienne de 37 ans à cinq ans de réclusion. Mercredi dernier, le procureur Jérémie Müller avait requis une peine de dix ans de prison à l’encontre de la nounou – comme en première instance – au vu du caractère rarissime voire inédit de cette affaire.

Au final, les juges cantonaux ont conclu à une peine de quatre ans et demi, a appris lundi Keystone-ATS. La sanction reste assortie d’un traitement psychothérapeutique spécialisé en prison, de même que d’une interdiction d’exercer une activité professionnelle impliquant des contacts avec des mineurs pendant dix ans.

La baby-sitter, qui venait garder le petit à domicile, peut cependant espérer une libération conditionnelle dans un peu plus de deux ans. Pour autant que le procureur renonce à un recours devant le Tribunal fédéral.

Se reconstruire

“Ce n’est pas une réduction de six mois qui va changer quelque chose à la souffrance de mes clients: le fait qu’une peine ferme ait été prononcée en première instance était déjà une reconnaissance pour ce qui est arrivé à leur fils”, a réagi le conseil de la partie plaignante, Me Coralie Devaud. “Leur but maintenant est d’aller de l’avant, et que leur enfant puisse se reconstruire”.

“Une peine supérieure à cinq ans me paraissait totalement abusive”, a déclaré pour sa part l’avocat de la nourrice, Me Nicolas Mattenberger. “Sans nier la gravité des actes, mais en appliquant simplement ce que l’on inflige à d’autres personnes pour ce type d’infractions”.

L’homme de loi indique “ne pas croire” à l’estimation de 500 à 600 abus avancée par le procureur lors de son réquisitoire: “Dans son audition, l’enfant disait que cela arrivait de temps en temps, quelques fois; et ensuite c’est vrai qu’il disait quotidiennement. Peut-être bien qu’au départ c’était fréquent, mais ensuite cela a très bien pu s’espacer lorsque le garçon grandissait”.

Indemnités

La victime est un petit Lausannois âgé de 4 à 6 ans au moment des faits, survenus entre 2011 et 2013. La nounou est tenue de lui verser une indemnité de 15’000 francs pour tort moral, de même que les frais de justice, arrêtés à quelque 38’000 francs.

Pédophile aux penchants “non exclusifs” selon les termes de l’expert-psychiatre, la trentenaire avait fini par passer aux aveux à l’exception des pénétrations. Et ce après avoir initialement traité de menteur le garçon aujourd’hui âgé de 11 ans.

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