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La police au Nigeria tue, viole et torture des suspects

(Keystone-ATS) Lagos – La police au Nigeria viole et commet régulièrement des exécutions extrajudiciaires de suspects en détention, selon un rapport publié par deux organisations de défense des droits de l’Homme. Elles affirment que la torture est la principale méthode d’interrogatoire.
“Des centaines de Nigérians sont assassinés chaque année”, affirme le rapport intitulé “Force criminelle: torture, abus et exécutions extrajudiciaires par la police nigériane”. Il a été rédigé par les ONG américaine Open Society Justice Initiative et nigériane Network of Police Reform in Nigeria.
Les suspects de vol à main armée sont particulièrement exposés au risque d’exécution. “C’est presque comme si les personnes soupçonnées d’être des voleurs armés au Nigeria étaient exemptées des droits à la vie et à une procédure judiciaire garantis par la Constitution”, note le rapport.
La torture est la principale méthode d’interrogatoire et de nombreux commissariats comptent une “salle de torture” dans laquelle les détenus sont passés à tabac, brûlés au fer ou se font arracher les ongles. Les viols de prostituées arrêtées sont courants, perçus comme des “avantages” liés aux patrouilles de nuit, selon les ONG.
Le rapport souligne que la police du pays le plus peuplé d’Afrique (150 millions d’habitants) est “trop centralisée, manque de ressources, est mal équipée et souffre d’interférences politiques”.
Des organisations internationales de défense des droits de l’Homme comme Amnesty International et Humans Rights Watch ont déjà dénoncé l’impunité dans laquelle la police nigériane commet des exactions. Ces accusations sont régulièrement rejetées par les responsables de la police.

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