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La politique d’asile suisse pourrait être un modèle pour l’Europe

(Keystone-ATS) La visite officielle d’Angela Merkel à Berne jeudi a confirmé les relations étroites de la Suisse avec l’Allemagne. La chancelière allemande s’est montrée intéressée par l’expérience suisse en matière d’asile.

Devant la presse, la présidente de la Confédération a “remercié sincèrement” Angela Merkel pour ses récentes prises de position condamnant le racisme. “Je considère moi aussi que certaines réactions sont inacceptables, et qu’il faut se désolidariser du racisme au profit d’une attitude solidaire”, a-t-elle poursuivi.

“La politique d’asile suisse, abordée par régions, peut être un modèle pour l’Europe”, a-t-elle suggéré. Angela Merkel s’est elle dite convaincue de pouvoir tirer un enseignement de la Suisse en matière d’asile.

A propos de migrants, la chancelière allemande a alors évoqué un entretien qu’elle a eu dans la matinée avec François Hollande: “Nous sommes d’accord que nous devons obéir à des principes de base, à savoir que ceux qui ont besoin de protection (…) la reçoivent et que nous avons besoin de quotas contraignants au sein de l’Union européenne pour se partager les devoirs, c’est le principe de solidarité.”

A une question sur la déclaration du Premier ministre hongrois, Viktor Orban, selon lequel la crise des migrants était “un problème allemand”, Angela Merkel a répondu que “l’Allemagne applique la convention de Genève, ni plus ni moins”. Et de préciser que “cette convention est en vigueur partout en Europe”.

Poursuite du chemin bilatéral

Lors de cette visite, Mme Merkel a également rencontré les conseillers fédéraux Johann Schneider-Ammann, Doris Leuthard et Didier Burkhalter. Les discussions ont permis d’aborder la politique européenne, les questions bilatérales relatives à l’énergie et aux transports, la situation économique et sociale du continent, ainsi que les crises affectant les voisins de l’Europe au sud et à l’est, selon un communiqué de presse de leurs départements.

Les difficultés inhérentes à l’initiative “contre l’immigration de masse” ont notamment été abordées. Selon Mme Sommaruga, la situation de la Suisse n’est pas simple. Elle a plaidé pour que “le chemin des bilatérales soit rénové, poursuivi et renforcé”.

Un voeu compris par Mme Merkel, qui encourage la Suisse à mener ce chemin avec l’Union européenne, et à poursuivre la discussion avec le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

Doctorat honoris causa

A l’issue de la partie officielle, la chancelière allemande s’est rendue à l’Université de Berne pour y prononcer un discours et recevoir le titre de docteur honoris causa qui lui avait été décerné en 2009. “Les bonnes choses demandent du temps”, a-t-elle plaisanté en plaçant la remise de cette distinction dans le contexte des bonnes relations entre la Suisse et l’Allemagne.

La visite officielle de chancelière allemande, accueillie en fin de matinée à l’aéroport de Berne-Belp par Mme Sommaruga, puis saluée sur le coup de midi à la place de la cathédrale, s’est donc intégralement déroulée dans une ambiance détendue. Mme Sommaruga n’a d’ailleurs pas hésité à qualifier les deux nations de “soeurs”.

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