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La presse suisse décrit le bras de fer pour le siège gouvernemental

(Keystone-ATS) Au surlendemain des élections fédérales, la presse helvétique évoque la marge de manoeuvre des partis du centre pour éviter que l’UDC n’accapare le siège d’Eveline Widmer-Schlumpf au gouvernement. Elle commente aussi le dilemme auquel la ministre PBD est confrontée.

“En stigmatisant l’asile comme du ‘pain béni pour l’UDC’, les perdants du 18 octobre donnent l’impression de ne pas croire en leur politique”, écrit Le Matin. “Ils préfèrent blâmer toute une frange de la population plutôt que de se demander pourquoi leur programme n’a pas séduit”, ajoute le quotidien orange.

L’Express et L’Impartial se concentrent davantage vers les possibilités d’action de ces “perdants”. Le recul enregistré dimanche par les partis du centre “pourrait favoriser un rapprochement qui améliorerait les chances de réélection d’Eveline Widmer-Schlumpf”, si elle se représente, analysent-ils.

Les quotidiens neuchâtelois évoquent, en exemple, “un groupe parlementaire commun, pour le moins entre le PDC et le PBD”. Mais le temps à disposition pour concrétiser un quelconque rapprochement d’ici l’élection au gouvernement semble plus que compté, relèvent également La Liberté et Le Courrier.

Le journal alémanique Neue Zürcher Zeitung rappelle toutefois qu’un tel rapprochement des partis du centre ne constituerait de loin pas une “alliance mûrie”, n’existant que pour faire barrage à l’UDC. Une posture sujette à caution selon la Südostschweiz: les revendications d’un deuxième siège pour l’UDC au gouvernement sont “justifiées” au vu du score électoral du parti agrarien.

Le centre ne peut en vouloir qu’à lui-même, souligne l’Aargauer Zeitung. “Il aurait dû sceller depuis longtemps une puissante alliance, avec au minimum un groupe parlementaire commun”, relate le quotidien d’Outre-Sarine.

De meilleures garanties

Si Eveline Widmer-Schlumpf se représente, “elle tente le diable, ne pouvant espérer au mieux qu’une majorité minimale”, soulignent 24 Heures et La Tribune de Genève. Elle mettrait cependant l’UDC sous pression, élevant le prix à payer par le parti agrarien pour doubler sa participation au gouvernement.

“Le Parlement devrait alors doublement veiller à ce qu’un aspirant UDC soit capable de donner le change”, poursuivent les quotidiens lémaniques. Il pourrait plus facilement réclamer des garanties: respect de la collégialité et des institutions, engagement à ne pas saboter les efforts du Conseil fédéral pour sauver les bilatérales.

La ministre PBD est maintenant l’actrice dont on attend la plus grande intelligence, martèle le Tages-Anzeiger. Il serait mieux que Mme Widmer-Schlumpf ne se prononce pas encore sur sa candidature, car dans le cas contraire, l’UDC pourrait être tentée de se lancer dans une nouvelle expérience “à la Blocher”.

Parmi les papables à la candidature de l’UDC, les journaux citent pêle-mêle le Saint-Gallois Toni Brunner, président du parti, le Grison Heinz Brand, le Schaffhousois Hannes Germann, les Thurgoviens Roland Eberle et Peter Spuhler, l’Argovien Hansjoerg Knecht, le Tessinois Marco Borradori ou, en Suisse romande, le Vaudois Guy Parmelin, un parfait “alibi romand” pour un 2e siège UDC.

Un potentiel “rôle pivot”

Plusieurs quotidiens s’intéressent aussi à la composition du nouveau Conseil national, et notamment aux opportunités offertes à la droite libérale, en relation avec les négociations entre la Suisse et l’Union européenne.

Le PLR “reprend des couleurs et peut jouer un rôle pivot dans les années à venir s’il ne se satisfait pas d’un rôle de wagon”, commente Le Nouvelliste. “Certains députés issus de l’économie sont destinés à devenir incontournables en amenant une dynamique évidente dans des processus législatifs souvent dominés par l’administration”, écrit L’Agefi, nommant plusieurs élus PLR.

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