La romancière Han Suyin est décédée à Lausanne

(Keystone-ATS) La romancière Han Suyin est décédée vendredi à Lausanne, où elle résidait, a annoncé l’agence italienne Adnkronos. Elle avait 95 ans. Ses romans et essais politiques et historiques, sa carrière mouvementée et ses rencontres avec Indira Gandhi et Mao Zedong lui ont valu une notoriété mondiale.

L’oeuvre majeure de la romancière est une autobiographie en cinq volumes. On lui doit aussi “Le premier jour du monde”, “Le déluge du matin”, “Les cent fleurs”, “Jusqu’au matin”, “S’il ne reste que l’amour”, ainsi qu’une biographie de Mao et une étude sur le Tibet. Ses funérailles auront lieu jeudi à Lausanne.

Née en 1917 en Chine du Nord, d’un ingénieur chinois et d’une intellectuelle belge, Rosalie Tchou – son nom de baptême – reçut une éducation européenne et n’apprit le chinois qu’à 15 ans. Après avoir étudié la médecine en Chine, en Belgique et en Angleterre, elle devint sage-femme et pédiatre, puis dirigea une clinique à Singapour.

Ecrivaine polyglotte

C’est après son premier mariage, avec un diplomate chinois devenu attaché de presse à Londres et général et aide de camp de Chang Kaichek, qu’elle abandonne la médecine et commence à écrire en chinois, en anglais et en français. Elle s’installe à Hong Kong et publie “Multiple splendeur”. Ce premier roman est adapté à l’écran en 1955 par Henry King (“La colline de l’adieu”).

Très attachée à la Chine, favorable au maoïsme, l’écrivaine n’a cependant jamais adhéré au parti communiste et a rompu avec le régime de Pékin après la “révolution culturelle”.

Lausannoise d’adoption

Elizabeth Kuanghu-Comber – son nom pour l’état-civil – s’est remariée deux fois après la mort de son époux chinois: avec un sinologue anglais d’abord, puis avec un colonel et ingénieur indien domicilié à Lausanne, où elle résidait depuis de nombreuses années.

Bien que retournant fréquemment en Chine, elle est restée fidèle au Pays de Vaud, qui lui a inspiré l’un de ses romans, “La cité des sortilèges”. Han Suyin était également “marraine” du bourg valaisan St-Pierre de Clages, où elle a inauguré en 1996 la Maison du livre.