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La Russie remporte une ouverture vintage

(Keystone-ATS) L’ambiance sera un temps moins pesante autour de l’équipe de Russie, qui a laminé l’Arabie saoudite 5-0 dans un match d’ouverture de la Coupe du monde 2018 qu’elle se devait de gagner.

Un lever de rideau un tantinet vintage qui a ressuscité le souvenir d’un football de jadis.

Le succès russe ne souffre aucune contestation. Supérieurs physiquement, techniquement et tactiquement, les hommes de Stanislav Cherchesov ont dominé leur sujet de bout en bout. Ils ont été récompensés de leur bonne entame à la 12e déjà, sur le premier tir du Mondial, une tête de Iury Gazinsky sur un centre parfait d’Aleksandr Samedov.

La Sbornaya a doublé la mise juste avant la pause (43e), par Denis Cheryshev. L’attaquant de Villarreal, entré à la 24e pour un Alan Dzagoev probablement victime d’un claquage à la cuisse gauche, s’est amusé avec la défense saoudienne après avoir été servi par un Aleksandr Golovin inspiré, lui-même mis en bonne position au sortir d’un rush de Roman Zobnin.

Une Russie autoritaire se créant plusieurs occasions, une Arabie saoudite complètement dépassée et prenant l’eau de toutes parts: cette rencontre avait tout d’une partie du siècle passé, quand l’URSS était un pays qui comptait encore sur la scène footballistique et que les Coupes du monde étaient peuplées de quelques sélections exotiques pas du tout au niveau et balayées comme des amateurs (ce qui, à force de préparation athlétique perfectionnée et de tactiques ultradéfensives, est de moins en moins le cas depuis une quinzaine d’années).

Suite plus compliquée

La seconde période a vu les Russes laisser le ballon à des Faucons ne sachant pas qu’en faire, si ce n’est s’exercer à une inoffensive passe à dix. A peine entré en jeu, le colosse Artem Dzyuba a inscrit le 3-0 de la tête, sur un nouveau centre de Golovin. Puis Cheryshev a offert au Mondial son premier bijou en signant délicieusement un doublé de l’extérieur du pied gauche à la 91e, avant que Golovin (encore lui) ne scelle le score sur coup franc à la 94e.

La Russie a donc assuré l’essentiel et son public ne va pas se priver de fêter ce succès inaugural. D’autant que la suite des opérations, contre l’Egypte (19 juin) et l’Uruguay (25 juin), deux formations obligatoirement beaucoup moins faibles que cette très petite Arabie saoudite, s’annonce bien plus délicate à négocier.

Que demander de plus ?

Et que la sortie sur blessure de Dzagoev, qui devait tenir un rôle en vue dans le dispositif de Cherchesov, est une catastrophe de plus pour une Sbornaya déjà privée, notamment, de Vasin, Kokorin ou encore Dzhikia. Triomphalisme interdit, donc, mais pas de raison non plus de bouder son plaisir.

La Russie, qui n’avait gagné aucun de ses sept derniers matches et qui n’avait gagné aucune de ses cinq dernières parties en Coupe du monde, s’est donné les moyens, malgré l’étouffante pression, de bien faire dans ce tournoi. Et il n’y avait finalement rien à lui demander de plus jeudi.

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